Accès à distance ? S'identifier sur le proxy UCLouvain
Reconnaître (et éviter) les revues prédatrices
Sur internet, on constate la multiplication des éditeurs peu scrupuleux qui exploitent à leur profit le modèle auteur-payeur (APC, Article Processing Charges) des revues Open Access.
Ces « revues prédatrices » opèrent généralement en sollicitant les chercheurs via des mails intempestifs les invitant à soumettre des articles. Le problème, outre la pollution des boîtes mails des chercheurs, est que le contrôle qualité de ces revues laisse à désirer et le processus de peer-review est généralement inexistant, avec des APC parfois très élevés demandés aux auteurs.
Ces revues prédatrices nuisent à la réputation des chercheurs et de la communauté scientifique, lorsqu’ils s’y retrouvent associés en y ayant publié un article qui risque d’être de mauvaise qualité et mal vérifié par les pairs. De plus, en l’absence de politique d’archivage pérenne, les textes intégraux sont susceptibles de disparaître lors de la cessation de ces revues, qui tiennent 2 ou 3 ans au maximum.
Par ailleurs, ces revues décrédibilisent auprès de certains auteurs la publication en Open Access. Or, toutes les revues en Open Access, qu’elles demandent des APC ou non, ne sont évidemment pas des revues prédatrices mais sont un outil majeur pour assurer la diffusion de la connaissance scientifique le plus largement possible. Découvrez ici comment trouver une revue Open Access dans laquelle publier.
En 2008, Jeffrey Beall a établi une liste de revues douteuses potentiellement prédatrices. Il avait été contraint de la supprimer du web, mais depuis elle a été récupérée et mise à jour, anonymement, par la communauté scientifique. Si vous avez un doute concernant une revue dans laquelle vous envisagez de publier, vous pouvez consulter ces listes de revues et d’éditeurs potentiellement prédateurs.
Attention cependant, le fait qu’une revue ou un éditeur soit recensé dans cette liste constitue un signal d’alarme mais il est nécessaire que vous meniez votre propre analyse, afin de ne pas tirer de conclusion hâtive.
Il est judicieux de questionner vos collègues plus expérimentés : connaissent-ils la revue ? Y ont-ils déjà publié ?
Le fait qu’une revue soit référencée dans DOAJ, membre du COPE (Committee on Publication Ethics), ou membre de l’OASPA (Open Access Scholarly Publishers Association) est, a priori, un bon signe concernant la qualité et l’intégrité de la revue. Visitez le site web de la revue et vérifiez si vous y trouvez ces mentions. Attention tout de même, certains éditeurs n’hésitent pas à mentir à ce sujet.
Voici quelques indices (liste non-exhaustive) pour vous aider à identifier et à éviter les revues prédatrices : Attention, certains indices peuvent se retrouver chez des revues jeunes où à petit budget.
- Invitation à publier envoyée par mail (spam), vous flattant et/ou flattant la revue
- Pas d’adresse mail de contact ou adresse mail non professionnelles (gmail, yahoo)
- Grammaire et syntaxe pauvres
- Promesse d’une décision d’acceptation et d’une publication très rapide
- Pas de transparence sur le processus de peer-review
- Délais très court donné aux reviewers (ex. 5 à 14 jours)
- L’éditeur n’est pas, ou difficilement, identifiable
- Pas de directives éthiques, ou directives communes à toutes les revues du même éditeur
- Les articles ou manuscrits doivent être soumis par mail
- L’éditeur a un large panel de revues, dont beaucoup concernent un même sujet et peuvent avoir des noms très proches
- Certaines revues n’ont pas encore de numéros, ou un seul numéro publié
- Présences de métriques factices Attention, certaines revues prédatrices bénéficient d’un Impact Factor, ou affichent de faux IF
- Comité éditorial inexistant ou très restreint
- Membres non-experts du thème de la revue
- Affiliations institutionnelles imprécises ou inexistantes
- Site web non fonctionnel, pages inaccessibles
- Frais de publication (APC) non apparents au moment de la soumission
- Frais de publications (APC) très élevés ou au contraire, très faibles
- Acceptation de la majorité des articles soumis
N’hésitez pas à contacter l’équipe éditorial ou le rédacteur en chef, pour leur poser des questions précises sur les points qui vous semblent obscures.
Enfin, faites un tour sur https://thinkchecksubmit.org/ une ressource destinée à vous aider dans le choix d’une revue adéquate pour publier vos résultats de recherche.
Vous pouvez également consulter ce guide rapide produit par l’Association des bibliothèques de recherche du Canada.