Van den Eynde, Benoît
[UCL]
La plupart des tumeurs de souris ainsi que certaines tumeurs humaines expriment des antigènes reconnus par les lymphocytes T cytolytiques (CTL). Chez la souris ces antigènes peuvent servir de cible à une réponse immunitaire de rejet de la tumeur.
Nous avons caractérisé la nature moléculaire d’un antigène de rejet du mastocytome murin P815 par une approche de clonage du gène codant cet antigène. L’antigène est constitué d’un peptide associé à la molécule de classe I du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) H-2 Ld. Ce peptide est codé par un nouveau gène que nous avons appelé P1A. Ce gène est silencieux dans les tissus normaux) l’exception des testicules. Il est activé dans la tumeur P815, ainsi que dans d’autres tumeurs mastocytaires de souris. L’antigène est présent sur toues les tumeurs qui expriment le gène P1A et la molécule H-2 Ld.
Nous avons ensuite utilisé la même approche pour caractériser les antigènes reconnus par des CTL dirigés contre un mélanome humain. Trois nouveaux gènes ont ainsi été identifiés : MAGE-1, MAGE-3 et GAGE-1. Chacun de ces gènes code un antigène reconnue par des CTL différents. L’antigène MZ2-E est constitué d’un peptide codé par MAGE-1 et présenté par la molécule HLA-A1. L’antigène MZ2-D est un peptide codé par le MAGE-3 et présenté par HLA-A1. L’antigène MZ2-F est un peptide codé par GAGE-1 et présenté par HLA-Cx6. Aucune de ces gènes n’est exprimée dans les tissus normaux à l’exception des testicules. Par contre ils sont activés dans un certain nombre de tumeurs de différents types histologiques. L’expression de ces antigènes peut donc être considérée comme spécifique des tumeurs. Les tumeurs qui expriment un de ces gènes et la molécule HLA adéquate sont reconnues par les CTL correspondants. Ainsi, environ 20% des mélanomes expriment au moins un de ces trois antigènes. Ceux-ci pourront dès lors être utilisés pour mettre au point de nouveaux vaccins visant à augmenter les réponses immunitaires anti-tumorales des patients porteurs de ces tumeurs. Ceci pourrait permettre d’enrayer le développement de métastases chez des patients ayant subi une résection chirurgicale de leur tumeur primaire. Les modalités d’immunisation ainsi que l’efficacité clinique d’une telle approche restent encore à définir


Référence bibliographique |
Van den Eynde, Benoît. Gènes codant des antigènes de rejet tumoral. Prom. : Boon, Thierry |
Permalien |
https://hdl.handle.net/2078.1/247619 |