Dagnies, Jérémy
[UCL]
From a managerial point of view applied to political science, this research contributes to a better understanding of the "reception" of public policy, and therefore of the effectiveness of activities driven by political and administrative bodies. Public policies and activities of administrative agencies are looking for more effectiveness. They aim to produce effects on behavior of target population, in order to solve public problems. However, they are subject to various reactions from targeted actors. The "reception" of public policies, by target population, may vary between indifference, skepticism, protest, social movements, consent, acceptance, favorable opinion or commitment. New Public Management and New Public Governance emphasize on incentives and voluntary instruments, whose success depends on the goodwill of target population. Target population is free to "consume" public services or to cooperate with public administration. Our research shows more particularly that policymaking produces significant but complex effects, on cognitions, attitudes and behavior of target groups. We analyze Quality Plans initiated by public authorities in tourism sector, in order to develop a new theory called “theory of effectivation”. Our research is located at the intersection between three academic fields: public and social marketing, cognitive analysis of public policies (based on a strong cognitive approach that mobilizes the work of cognitive sciences) and studies of policy design (performance measurement, policy and tool mixes, implementation.... It shows that policymaking affects several cognitions (perceived legitimacy, trust, confidence, expected value, satisfaction, conformism, identity, agency, perceived control), which then influence attitudes of target population. Effects of policymaking can be of three orders: first degree effect (perception of the democratic nature of policymaking), second degree effect (influence on cognitions of policymaking participants) and third degree effect (indirect effect through design and implementation). Theory of effectivation finally shows that policymaking, adoption of policy design by political authorities and administrative implementation are themselves affected by a dominant cognitive and normative matrix (core beliefs, policy beliefs and secondary aspects) and advocacy coalitions
(fre)
Toute politique publique, et l’action administrative qui la matérialise, sont en quête d’effectivité. Elles ont pour but de produire des effets sur les comportements de groupes-cibles en vue de résoudre un problème public. Les politiques et l’activité de l’administration font toutefois l’objet de réactions diverses de la part des acteurs à qui elles s’adressent. Cette « réception », par les groupes-cibles, des politiques publiques peut se traduire par de l’indifférence, du scepticisme, de la contestation, de la contre-mobilisation, des mouvements sociaux ou au contraire du consentement, de l’acceptation, une opinion favorable, voire de la mobilisation et de l’engagement. La manière dont la politique est perçue et accueillie par les groupes-cibles est d’autant plus importante que les modes de Gouvernement et d’administration dominants ou émergents dans certains secteurs relèvent aujourd’hui du New Public Management ou de la Nouvelle Gouvernance Publique, deux courants de pensée qui privilégient les instruments incitatifs et volontaires, et dont le succès dépend du bon vouloir des acteurs visés, libres de « consommer » le service ou de « s’engager » dans une coopération. Dans une optique plus managériale des sciences politiques, cette recherche apporte une contribution à la compréhension de la réception des politiques publiques, et par conséquent à l’effectivité de l’action administrative. Notre thèse vise à montrer que le policymaking, c’est-à-dire les caractéristiques du processus d’élaboration du design d’une politique, produit des effets significatifs, mais complexes sur les cognitions des groupes-cibles et, par conséquent, sur leur attitude et leur comportement à l’égard de la politique publique et de l’activité administrative concernée. Sur base d’une étude approfondie de démarches Qualité initiées par les pouvoirs publics dans le secteur du tourisme, nous proposons une nouvelle théorie, la théorie de « l’effectivation », qui s’inscrit à la croisée du marketing public et social, de l’analyse cognitive des politiques publiques (selon une approche de cognitions fortes qui mobilise plus fortement les travaux issus des sciences cognitives) et de l’étude du design des politiques (évaluation, morphologie des instruments…). Elle montre que le policymaking influence plusieurs types de cognitions (légitimité perçue, confiance-trust, confiance-confidence, valeur espérée, satisfaction, conformisme, identité, agence, contrôle perçu), qui à leur tour affectent l’attitude des acteurs dans ses composantes cognitives, affectives et conatives. Les effets du policymaking peuvent être de premier degré (perception par les groupes-cibles du caractère participatif et démocratique du policymaking), de second degré (effets directs du policymaking sur certaines cognitions) et de troisième degré (effets indirects via le design et la mise en œuvre). La théorie de l’effectivation montre enfin que le policymaking, l’adoption du design par les décideurs politiques et l’implémentation par l’administration sont eux-mêmes affectés par un cadre cognitif et normatif plus global et des coalitions de causes, au sens de l’advocacy coalition framework.
Référence bibliographique |
Dagnies, Jérémy. De l’effectivité des politiques publiques à la théorie de l’effectivation de l’action administrative : mieux comprendre comment le policymaking affecte la formation des attitudes des populations-cibles, lorsque l’instrument d’une politique publique vise à modifier leur comportement : le cas des démarches Qualité de type volontaire mises en place par les pouvoirs publics à destination des opérateurs touristiques. Prom. : Schoon, Alain |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/162108 |