Hoebeke, Yorgo
[UCL]
Philippot, Pierre
[UCL]
La théorie des écarts entre les sois et le concept d’inflexibilité psychologique ont largement été étudiés. Seulement, aucune étude n’avait évalué les interactions entre ces concepts. Cette étude investigue ces interactions en apportant une attention particulière aux différents sois (le soi idéal, le soi prescrit, le soi non-désiré et le soi non-prescrit). Un questionnaire en ligne a été partagé sur les réseaux sociaux et a permis de récolter les réponses de 410 participants. Le questionnaire comprenait une version modifiée de l’échelle des écarts entre les sois (SD-S), un questionnaire d'inflexibilité psychologique (AAQ-II) et des questionnaires d’anxiété et de dépression. Les résultats montrent que l'inflexibilité psychologique était un médiateur de la relation entre les scores au SD-S et la dépression et l’anxiété. L'inflexibilité psychologique était également un modérateur de l’effet des écarts entre les sois sur la détresse ressentie par rapport à ces écarts. En outre, la détresse par rapport à l’écart entre le soi actuel et le soi idéal ainsi que l’inflexibilité psychologique ressortaient comme étant les variables prédictrices les plus robustes de la dépression et de l’anxiété. En conclusion, les résultats suggèrent que l'inflexibilité psychologique influence la relation des écarts entre les sois et la détresse ressentie (modération) et qu’elle explique également la relation entre cette détresse et la dépression ainsi que l’anxiété (médiation). Ces résultats sont prometteurs pour les prises en charge ciblant l’identité et l'inflexibilité psychologique des individus. Cette étude étant transversale et partiellement exploratoire, d’autres recherches sont toutefois nécessaires afin d’étudier les relations de cause à effet entre ces différents concepts.
(eng)
Self-discrepancies Theory and the concept of psychological inflexibility have been widely studied. However, no studies have assessed the interactions between these concepts. This study explores these interactions with a particular attention to the different self-guides (the ideal self, the ought self, the undesired self and the un-ought-self). To this end, an online questionnaire was shared on social networks and collected responses from 410 participants. The questionnaire included a modified version of the Self-Discrepancies Scale (SD-S), a psychological inflexibility questionnaire (AAQ-II) as well as anxiety and depression questionnaires. Overall, the results show that psychological inflexibility was a mediator of the relationship between the self-discrepancies scores of the SD-S and depression and anxiety. Psychological inflexibility was also a moderator of the effect of the self-discrepancies on the distress felt in relation to these discrepancies. In addition, distress about the gap between the actual self and the ideal-self, as well as psychological inflexibility, emerged from our analyses as the most robust predictors of depression and anxiety. In conclusion, these results suggest that psychological inflexibility influences the relationship between self-discrepancies and distress about these discrepancies (moderation) and that it also explains the association of this distress with depression and anxiety (mediation). These results are promising for treatments targeting the identity and psychological inflexibility of individuals. However, this study being cross-sectional and partially exploratory, further research is needed to investigate the cause-and-effect relationships between these different concepts.
Bibliographic reference |
Hoebeke, Yorgo ; Philippot, Pierre. La relation entre l’inflexibilité psychologique et les écarts entre les sois. In: Revue Francophone de Clinique Comportementale et Cognitive, Vol. 24, no. 3, p. 31-41 (2019) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/218957 |