Lemaître, Andreia
[UCL]
(eng)
In a context of relevance, in the North as in the South, of the questions linked to social exclusion, I analyze the institutionalization processes of organizations of social and solidarity-based economy, that have a clear economic dimension, through a continuous activity of producing goods and services, and that pursue explicitly an aim of creating employment for disadvantaged people.
I stabilize the embeddedness concept, which remains highly polysemic in the literature as well as rarely operationalized, by studying the political embeddedness of the social and solidarity-based economy organizations. It means the embedding of these organizations in the public sphere and in the public policies, according to relations of reciprocal influence. It is thus through a hypothesis of co-construction of the field that I examine the institutionalization processes of social and solidarity-based economy organizations. I analyze the twofold movement according to which, on one hand, such organizations arrive to take place in the public debate, to form a political actor and to stimulate the development of public policies. On the other hand, the specific embedding of these organizations in the public sphere and in the landscape of public policies can influence the organizational practices. Such practices are studied according to a plural conception of the organization, based on the Polanyi’s substantive definition of the economy.
In order to test the heuristic value of the political embeddedness concept proposed in the dissertation, I operationalize it in two different fields, one in the North and another in the South. In such fields, the shape of the public action of the social and solidarity-based economy organizations and the shape of the State public action vary. These fields are the one of the work integration social enterprises in the Walloon region of Belgium and the one of the popular cooperatives of the state of Rio de Janeiro in Brazil.
Beyond the conclusions of each in-depth case study, the research allows to formulate a transversal conclusion related to the way the social and solidarity-based economy organizations combine an economic dimension – linked to the activity of producing goods and services –, a social dimension – linked to services done to the community – and a political dimension – of collective expression in the public sphere, able to interrogate the institutional frameworks.
(fre)
Dans un contexte de prégnance, au Nord comme au Sud, des problématiques liées à l’exclusion, nous analysons les processus d’institutionnalisation d’organisations d’économie sociale et solidaire qui ont une dimension clairement économique, à travers une activité continue de production de biens et services, et qui poursuivent explicitement un objectif de création d’emplois pour des personnes défavorisées.
Nous stabilisons le concept d’encastrement, demeuré fortement polysémique dans la littérature et rarement opérationnalisé, en étudiant l’encastrement politique des organisations d’économie sociale et solidaire, c’est-à-dire l’inscription de ces organisations dans l’espace public et au sein des politiques publiques, selon une relation d’influence réciproque. C’est donc à travers une hypothèse de co-construction du champ que nous examinons les processus d’institutionnalisation des organisations d’économie sociale et solidaire. Nous étudions le double mouvement selon lequel, d’une part, ces organisations parviennent à s’inscrire dans le débat public, à se constituer en tant qu’acteur politique et à mener au développement de politiques publiques. D’autre part, l’inscription spécifique de ces organisations dans l’espace public et dans le paysage des politiques publiques peut influencer en retour les pratiques organisationnelles développées, entendues dans un sens pluriel. Nous inscrivons en effet la recherche au sein des travaux de l’économie plurielle, fondés sur une conception substantive de l’économie telle que mise en avant par Polanyi.
Pour tester la valeur heuristique du concept d’encastrement politique proposé dans la thèse, nous l’opérationnalisons dans deux terrains différents, un terrain Nord et un terrain Sud, où varient les formes d’action publique des organisations d’économie sociale et solidaire ainsi que les formes d’action publique de l’Etat. Il s’agit, d’une part, des entreprises sociales d’insertion par le travail en Région wallonne et, d’autre part, des coopératives populaires de l’Etat de Rio de Janeiro au Brésil. Au-delà des conclusions propres à chaque étude de cas, cela nous permet de formuler des conclusions transversales relatives à la manière dont les organisations d’économie sociale et solidaire combinent une dimension économique – de production de biens et services –, une dimension sociale – de service à la collectivité – et une dimension politique – d’expression collective dans l’espace public, susceptible d’interroger les cadres institutionnels en présence et de s’inscrire dans le paysage des politiques publiques.
Bibliographic reference |
Lemaître, Andreia. Organisations d’économie sociale et solidaire : lectures de réalités Nord et Sud à travers l’encastrement politique et une approche plurielle de l’économie. Prom. : Nyssens, Marthe ; Laville, Jean-Louis |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/73461 |