Garcia Vettorazzi, Maria Victoria
[UCL]
(eng)
This study contributes to the understanding of the historical formation of the diverse subaltern subjects that are part of the complex and fragmented Guatemalan social space of postwar period. In particular, the construction of indigenous commerce’s spaces and the Maya-k’iche’ merchants as sociopolitical actors who constitute one of the forces that shapes the plural contemporary Pueblo Maya, is analyzed.
This research was developed guided by two questions, one, regarding why Totonicapán an indigenous area, densely populated, suffering from land shortage and near the coffee plantations was not transformed into a labour reserve for the agro-export economy, that at the end of XIX century became the economic axis of the country’s capitalist modernization. In its place a dynamic indigenous economy based on textile production and rural marketing was developed. The other question analyses the political implications of Totonicapan’s development as a space of indigenous commerce, in contrast with the great majority of communities of the North-western plateau and the Verapaces, which were subject by means of violent relations to work on the large plantations. While the population of these zones nourished the social mobilizations that preceded the acutest period of the internal war (1978-1984) and massively underwent the impacts of violence, K'iche’s totonicapenses stayed relatively at the margin of the conflict and evaded the mass massacres.
Problematizing the history of these actors and territories, I contribute to a critical reflection on social change interpretations that compare development with the capitalist unfolding, and which continuously read the history of South societies in terms of transition, failure and deficiency with respect to a idealised version of western modernization. I also contribute to a critique of alternative perspectives that essentialize popular actors and their territories, idealizing their difference as an alternative otherness disconnected from power relations and structural dynamics. Therefore, I stress the need to consider the complexity of subaltern groups’ agency, as well as the impacts of socio-spatial inequalities and phenomena like militarization and war in the constitution of development problems.
(fre)
Cette thèse se veut une contribution à la compréhension historique des différents acteurs subalternes composant la mosaïque de l’espace social dans le Guatemala de l’après-guerre. Elle étudie la construction des espaces commerciaux indigènes ainsi que les commerçants Maya-K’iche’ comme des acteurs sociopolitiques qui constituent une des forces sociales du Peuple Maya contemporain, complexe et pluriel.
La thèse obéit à un double questionnement. Il s’agit de savoir pour quelle raison Totonicapán, une zone indigène à population très dense, aux petites exploitations agricoles, située à proximité des plantations de café n’a pas été transformée en réserve de main d’œuvre destinée à l’économie d’agro-exportation, axe économique de la modernisation capitaliste à la fin du 19ème siècle, en se développant plutôt comme une économie indigène très dynamique basée sur la production textile et la constitution de réseaux commerciaux ruraux. La seconde question concerne les implications politiques à long terme du développement de Totonicapán comme zone commerciale indigène différente de la grande majorité des communautés de l’altiplano Nord-Occidental et des Verapaces. Celles-ci, vu la violence des rapports de pouvoir, furent assujetties au travail dans les grandes plantations. Tandis que la population de ces dernières zones nourrit les mouvements sociaux précédant la période la plus critique de la guerre interne (1978-1984) et souffrit massivement des impacts de la violence, les K’iche’s totonicapenses resteront relativement à côté du conflit et échapperont aux massacres de masse.
En problématisant l’histoire des acteurs, des circuits et des territoires du commerce indigène au Guatemala, la thèse contribue à une réflexion critique des interprétations des processus de changement sociaux qui comparent le développement avec le déroulement du capitalisme, et qui lissent continuellement l’histoire des sociétés du Sud en termes de transition, d’échec et de carence par rapport à une version idéalisée de la modernisation occidentale. La thèse tresse aussi un dialogue critique avec les perspectives alternatives formulant des conceptualisations qui rendent un caractère essentiel aux acteurs populaires et leurs territoires, en les idéalisant cependant comme un ailleurs déconnecté des rapports de pouvoir et des dynamiques structurelles. C’est ainsi qu’on met en évidence l’importance de prendre en compte la complexité de l’action sociale des groupes subalternes, et le rôle des inégalités sociogéographiques et de phénomènes comme la militarisation et la guerre dans la constitution des problèmes du développement.
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Bibliographic reference |
Garcia Vettorazzi, Maria Victoria. Acción subalterna, desigualdades socioespaciales y modernización : La formación de los actores y circuitos del comercio indígena en Guatemala, siglos XIX y XX. Prom. : Peemans, Jean-Philippe |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/33408 |