Djelloul, Ghaliya
[UCL]
Le sociologue Nacer Djabi qualifie la nouvelle ère de résistance dans laquelle est entrée la société algérienne de « moment éthique », lors duquel semble se renégocier le contrat social entre les citoyen·ne·s par l’effet d’accélération du temps révolutionnaire. Or, si le mois de ramadan est censé refléter l’état de moralité de la société algérienne, le portrait se révèle beaucoup moins flatteur que celui que l’on croise dans les espaces urbains, rendus publics depuis le 22 février. Or, depuis que la rue est redevenu l’espace de la « Silmiya » (non-violence), le décalage entre la réalité et sa représentation par les médias ne peut être plus saisissant. Et, puisque le lien civil montre des signes de réparation, le mois de ramadan semble propice à la réflexivité individuelle et collective : après plus de deux mois d’un mouvement révolutionnaire qui semble avoir reconfiguré la société algérienne, ce « moment éthique » produira-il ses effets ? Face à l’étendue de la tâche qui nous attend (nous libérer non seulement d’un régime, mais aussi d’un système, et de sa configuration de pouvoir), quels seraient les nouveaux pas à entreprendre pour que la société civile bâtisse des stratégies et des coalitions solides de résistance non-violente ?


Bibliographic reference |
Djelloul, Ghaliya. « Surveillez vos femmes et vos filles ! » : patriarcat, ramadan et société de . TSA-Algérie ; (2019) 5 pages |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/216237 |