Watthee-Delmotte, Myriam
[UCL]
Au fondement anthropologique, l’homme est le seul être vivant qui enterre ses morts. Au fondement de toutes les cultures, la littérature participe aux rites funéraires et à l’élaboration du deuil. Quelles spécificités le monde actuel présente-t-il à cet égard? En quoi la littérature contemporaine, marquée par la mort au point qu’on a pu considérer que le thème de la perte était sa «fondation négative» (Rabaté), témoigne-t-elle d’un imaginaire particulier lié à des mutations survenues dans l’expérience et le sens de la mort? Quelles modalités d’expression nouvelles du deuil met-elle en œuvre, en regard des forces mêmes du monde des vivants auquel elle s’adresse?
Comme Antigone, la littérature enterre ses morts dans des conditions de désarroi, d’urgence, d’amour, et en bonne intuition de la dynamique des rites, car elle n’est pas amnésique sur ce qui est essentiel. Elle vient éclairer de biais des manques sociétaux en leur apportant sa réponse sur le plan des imaginaires. C’est ainsi qu’elle occupe un rôle incontournable, contrairement à ce que les Créons du monde utilitariste qui la condamnent voudraient faire croire.


Bibliographic reference |
Watthee-Delmotte, Myriam. Une littérature Antigone : écrire pour enterrer ses morts.Une littérature Antigone : écrire pour enterrer ses morts (Montréal). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/168769 |