Benali, Ahmed
[UCL]
In Morocco, since the 60's, the management of hydraulics in agriculture has been an outstanding concern for the State. Characterized by a strong involvement of the public sector this management was rather concentrated on the modern sector of large-scale hydraulics (GH). However, in the framework of the evolution of the Structural Adjustment Programmes, the management system of irrigated agriculture has been fundamentally changed for two decades. This is mainly due to the redefinition of the role of the State in the irrigation management. Within this new orientation a particular attention is paid to the traditional sector of small and medium-scale hydraulics (PMH). One of the main consequences of this institutional reform is the emergence of Users Association of Agricultural Water. (Associations des Usagers des Eaux Agricoles - AUEA). This new institution that operates in a renovated framework with the existing informal structures has encountered some difficulties to achieve its mission. This empirical research attempts to give a better understanding of the dynamics of local water management institutions. It has been realised through crossed analyses in which a set of disciplines converge to analyse irrigation management. It describes through an historical approach, throughout a long time, the development process of irrigation in Morocco, identify its origin, its implicit and explicit objectives and shows, as completely as possible, the context of each hydro-agricultural policy implementation. The analysis is focused on the Ghiss perimeter of the North of Morocco which, by its geographic situation, its history, its complex diversity of water management systems, its multiple technics of mobilization and harnessing of the hycrid ressource, its different ways of managing the irrigation system, its users belonging to different social groups and the increasing divergence of local actors strategies etc. represents an interesting case study of social management of water. The actors role allows us to analyse the evolution of the institutions linked to water management. The perpetuation of local actors despite the domination attempts of national (the State and its structures) and supranational (FAO, and aid donors) actors highlight the ability to resist of the first ones. These local answers emphasize the ability of these actors to initiate changes that fit local expectations while preserving the knowledge and experience gained in the past. Meanwhile, they also try to adapt to the possibilities offered by the current changes. The role that should be devoted to the State in these initiatives is questioned. We support a facilitating and negotiating role for the State rather than an entrepreneurial and administrative one. We have in this regard chosen to use the new concept of the "positive indifference of the State". The qualitative information collected as well as the theoretical model have been used for a prospective exercise. This enables to highlight the existence of different factors that might lead to a failure of the institutional transition. Some measures that would limit this risk are recommended.
Au Maroc, depuis les années 60, l'aménagement hydro-agricole a été au centre des préoccupations de l'État. Caractérisé par une forte présence du pouvoir public, cette intervention s'est focalisée plutôt sur le secteur moderne, celui de la grande hydraulique (GH). Cependant dans la mouvance des programmes d'ajustement structurel, le système de gestion de l'agriculture irriguée connaît depuis presque deux décennies des mutations profondes dues principalement à la redéfinition du rôle de l'État dans la gestion de l'agriculture irriguée. Dans cette nouvelle orientation de la politique hydro agricole, une attention particulière est donnée au secteur traditionnel, celui de la petite et moyenne hydraulique (PMH). L'une des principales conséquences de cette réforme institutionnelle est l'émergence des Associations des Usagers des Eaux Agricoles (AUEA). Cette nouvelle institution qui oeuvre dans un cadre renouvelé par rapport aux structures informelles, déjà en place, rencontre beaucoup de difficultés pour mener à bien sa mission. Cette recherche de type empirique essaye d'appréhender une meilleure compréhension de la dynamique des institutions locales de gestion de l'irrigation. Elle est menée au travers d'analyses croisées où un ensemble de disciplines convergent pour analyser l'irrigation. Elle commence, par une approche historique sur un temps long, à retracer le processus de développement de l'irrigation au Maroc, d'identifier son origine, ses objectifs implicites et explicites et de reconstituer le plus complètement possible, le contexte de la mise en oeuvre de chaque politique hydro-agricole. Elle s'intéresse par la suite de plus prés au périmètre irrigué Ghiss qui par sa taille, sa situation géographique, son histoire, sa diversité complexe de ressources en eau, ses techniques multiples de mobilisation et de captage de la ressource hydrique, ses différents modes de gestion du système irrigué, ses usagers appartenant à différents groupes sociaux et par la divergence accrue des stratégies des acteurs locaux, constitue un laboratoire intéressant pour l'étude de la gestion sociale de l'eau. Le rôle des acteurs a permis d'analyser l'évolution des institutions relatives à la gestion de l'eau. Le maintien des acteurs locaux, malgré la tentative de domination des acteurs nationaux (État et ses structures) et supranationaux (FAO, Bailleurs de fonds) a montré la capacité de résistances des premiers. Ces réponses locales mettent en lumière la capacité de ces acteurs à initier des changements institutionnels qui répondent aux aspirations individuelles et collectives tout en préservant de façon ferme les acquis du passé. En même temps, ils essayent de s'adapter aux possibilités offertes par les changements en cours. La place que doit réserver l'État à ces initiatives locales est questionnée dans cette recherche. Nous prônons un État facilitateur et négociateur plutôt qu'entrepreneur et administrateur, c'est dans ce sens que nous avons évoqué le nouveau concept d' « indifférence positive de l'État ». L'information qualitative recueillie ainsi que le modèle théorique sont utilisés pour réaliser un exercice de prospective. Celui-ci permet de montrer l'existence de plusieurs facteurs susceptibles d'entraîner un échec de cette transition institutionnelle. Quelques mesures permettant de limiter le risque d'échec sont recommandées.
Bibliographic reference |
Benali, Ahmed. Aménagement étatique, gestion sociale de l'eau et dynamiques institutionnelles dans la PMH au Maroc : réflexions à partir du cas du Ghiss. Prom. : Mathieu, Paul |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/167073 |