Le prix du temps est-il un frein à l'économie de la fonctionnalité ?

Les modèles d’affaires actuels basés sur une logique de volume semblent montrer leurs limites: marchés saturés, concurrence féroce sur les prix, marges à la baisse, risque liés à la volatilité du prix des matières premières, épuisement des ressources naturelles ou externalités environnementals négatives. Pour sortir de ces impasses, de nouveaux modèles d’affaires apparaissent. L’économie de la fonctionnalité est un modèle innovant basé sur l’économie circulaire. Dans ce modèle, les clients payent de façon périodique, généralement mensuellement pour pouvoir profiter de l’usage d’un bien dont ils ne sont pas propriétaires. Dans l’économie de la fonctionnalité, le producteur reste propriétaire de son produit, il n’y a donc plus de transfert de propriété. Sa marge est donc fonction de sa capacité à étendre l’utilisation d’un même produit à plusieurs utilisateurs. Dans ce modèle, le producteur a donc tout intérêt à allonger la durée de vie de son produit. A l’opposé, le vendeur a plutôt intérêt à ce que son produit ait une durée de vie limitée, pour inciter le consommateur a le racheter dès que possible. Dans ce mémoire, nous allons analyser si un modèle d’économie de la fonctionnalité peut s’avérer avantageux financièrement comparé à un modèle de vente. Plus précisément, nous allons analyser l’impact de l’actualisation sur deux modèles dont les cash flow sont sensiblement différents. L’économie de la fonctionnalité demande en effet un investissement plus important au lancement de l’activité, à cause notamment de coûts liés à l’éco-conception et au personnel requis pour offrir les services annexes au produit. Ceci en complément de paiements périodiques de la part des consommateurs, le temps de retour sur investissement semblerait plus long. L’actualisation, ou prix de temps de l’entrepreneur, va aussi jouer un rôle dans les résultats de chaque modèle. En effet, les plus grosses pertes des premières années seront plus fortement valorisées que les gains futurs, contrairement à la vente.