Approche socio-perceptive de la personne en situation de handicap vis-à-vis de l'environnement professionnel. Une rétroréflexion sociologique.

L'orientation des politiques francophones davantage portées vers des formations spécifiques et non sur les besoins du marché amène une idée de moindre inclusion (information émanant de l'entretien avec Mme Marie-Ange Vandecandelaere, Directrice du service Handicap/Convention ONU au Centre interfédéral pour l'égalité des chances, UNIA). La recherche nous apprend que l'estime de soi est un besoin fondamental car c'est un bien-être physique et psychologique. C'est également un indicateur d'adaptation à l'environnement. Même si un groupe est stigmatisé, les membres de ce dernier ne présentent pas forcément une baisse de l'estime de soi et plusieurs stratégies existent pour la préserver (Croizet et Leyens, 2007). La banalisation du handicap, dans le sens que « le handicap peut toucher tout le monde », permettrait une diminution de la discrimination (Rohmer & Louvet, 2018). Le public cible est peu ou pas interviewé dans le cadre de la recherche sur le handicap (information émanant du terrain professionnel). Cette étude se penche sur les dimensions influençant la personne en situation de handicap vis-à-vis de son environnement professionnel en francophonie belge dans le secteur ordinaire. Ce travail consiste en une recherche qualitative socioperceptive (entretiens de type récit de vie) d'un public avec tous types de handicap par rapport au marché de l'emploi (secteur ordinaire). La grille d'entretien a été élaborée en tenant compte des cinq éléments de l'identification à l'endogroupe (Spears, 2008). Les résultats montrent qu'il existe une « identification sélective » vis-à-vis de l'endogroupe, qu'il y a présence d'une distanciation ou d'un certain désengagement tout en manifestant partiellement un souhait d'engagement. Les stratégies individuelles vis-à-vis de l'exogroupe restent multiples, la perméabilité intergroupe étant limitée (ou circonstanciée). Par ailleurs, il existe une remise en question du concept catégoriel de « handicap ». Ce désengagement identitaire vient donc questionner la base réflexive de l'hypothèse de recherche. La poursuite dans un paradigme construisant le « handicap » par la société placerait l'individu dans une situation où il resterait mis à part d'un « faire ensemble » et tributaire de ce qu'on lui assigne.