Vandevelde, Zoé
[UCL]
Fresnoza-Flot Asuncion
[UCL]
Ce mémoire-recherche porte sur les demandes de protection internationale introduites en Belgique par des personnes trans*. S’inscrivant dans le courant des Queer migration studies et adoptant une méthodologie pluridisciplinaire, ce mémoire questionne la présence d’attentes en termes de récits d’asile, d’identité de genre et d’expressions de genre dans le traitement de ces demandes par le Commissariat général aux réfugié·es et aux apatrides (CGRA). Constatant des zones d’ombres statistique et empirique, ce mémoire tente dans une approche qualitative, inductive et intersectionnelle, de confronter le cadre légal belge relatif à ces demandes et la littérature académique, à des vécus de personnes concernées. Il ressort de l’analyse du cadre légal que la législation belge est complexe et qu’il n’existe pas de critère autonome de persécutions sur base de l’identité de genre. Les demandes de protection internationale des personnes trans* sont donc rattachées à la Convention de Genève via le critère de « l’appartenance à un certain groupe social ». En outre, une recherche jurisprudentielle rend compte de décisions négatives du CGRA majoritairement motivées non pas sur la question de la transidentité mais sur l’insuffisance de « risque de crainte fondée » de persécutions en cas de retour dans le pays d’origine. Or, la littérature scientifique attire l’attention sur les violences multiples et intersectionnelles subies par les personnes trans* en migration et montre les conséquences dommageables des attentes binaires, cis-hétéronormatives et occidentales au sein des administrations en charge du traitement de ces demandes. Au niveau empirique, les dix personnes interrogées entre juin 2022 et mars 2023 portent un regard pluriel sur la thématique. Étant demandeur·ses de protection internationale trans*, travailleur·euses dans le milieu associatif bruxellois, avocats ou travailleuse au CGRA, iels dialoguent, se complètent, ou divergent et rendent compte de leurs vécus de l’asile et la transidentité en Belgique. En conclusion, il ressort de ce travail, qu’une vision binaire et des attentes cis-hétéronormatives socialement et culturellement situées en matière de représentations de genre, de transidentité, d’expressions de genre, de construction des récits, de comportements, etc. persistent au sein des administrations belges en charge de l’asile. Face à ce constat, il serait intéressant d’approfondir les recherches, notamment pour préciser la question principale de recherche autour des personnes dont l’identité de genre est non-binaire, fluide ou non définie, étendre l’échantillon interrogé et analyser les dynamiques en œuvre dans les administrations et comprendre les raisons de ces représentations.


Référence bibliographique |
Vandevelde, Zoé. Demandes de protection internationale en Belgique : le cas des personnes trans*. Faculté de philosophie, arts et lettres, Université catholique de Louvain, 2023. Prom. : Fresnoza-Flot Asuncion. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:39763 |