Vervinckt, Maxant
[UCL]
De Longueville, Philippe
[UCL]
Ce travail a pour but d’intégrer les risques climatiques dans l’ORSA d’une compagnie d’assurance opérant principalement dans les branches non-vie. Pour ce faire, nous avons tout d’abord procédé à des analyses de sensibilité pour le portefeuille d’investissement et pour des éléments se rapportant à la sinistralité encourue ainsi qu’au profil de risque de la compagnie, afin d’identifier les composantes qui peuvent être impactées de manière significative par les risques climatiques étudiés. A travers ces analyses, il a été observé que les titres non-souverains étaient exposés de manière significative aux risques politiques et technologiques et à divers risques physiques aigus (cyclones tropicaux, inondations et feux de forêt), mais également que le sous-module « risque de catastrophe naturelle » et les ratios de sinistres et de pertes liés à certaines souscriptions sujettes aux inondations et aux tempêtes étaient exposés de manière significative aux risques aigus que sont les inondations fluviales et les cyclones tropicaux. De par leur exposition dite « significative » à certains risques climatiques, ces éléments ont donc été identifiés comme pouvant être les constituants du scénario climatique central de la compagnie. Nous avons ensuite appliqué des scénarios climatiques en vue de mesurer l’impact des risques climatiques, principalement sur le moyen terme pour les titres non-souverains et sur le court terme pour le sous-module « risque de catastrophe naturelle » et les ratios de sinistres et de pertes considérés, en vue d’être en cohérence avec les engagements futurs pris par la compagnie. Les résultats pour les investissements nous ont révélé, toutes choses étant égales par ailleurs, qu’un choc de transition pouvait engendrer une perte de 1.50% sur le portefeuille d’investissement et les produits dérivés pour 2023 selon le scénario « Net-Zéro 2050 », qu’un choc émanant des risques physiques pouvait induire une perte de 1.57% sur les mêmes éléments d’actifs pour 2030 selon le scénario de politiques actuelles et pour finir, que la combinaison des deux chocs pouvait créer une perte de l’ordre de 4.49% sur les investissements et les produits dérivés selon le scénario de transition retardée pour 2030. Concernant les taux de pertes, les changements dans les dommages attendus se rapportant aux inondations et aux cyclones tropicaux laissent penser que la sinistralité encourue peut augmenter de 1.37% pour 2023 et jusqu’à 4.09% pour 2026 en comparaison avec les prévisions faites par la compagnie. De plus, il a été observé que ces mêmes changements dans les dommages attendus en combinaison avec les changements dans les engagements, pouvaient potentiellement faire croitre l’exigence en capital brute du sous-module « risque de catastrophe naturelle » de 13.87% pour 2026. Ces derniers résultats laissent supposer que l’impact sur le profil de risque et le bilan, et par conséquent sur le ratio SCR de la compagnie, sera négligeable sur le court terme. This report aims to integrate climate risks into the ORSA of an insurance company operating mainly in non-life branches. To do this, we first carried out sensitivity analyses for the investment portfolio and for elements relating to the loss ratios incurred as well as the risk profile of the company, in order to identify the components that can be significantly impacted by the climate risks studied. Through these analyses, it was observed that non-sovereign securities were significantly exposed to political and technological risks and to various acute physical risks (tropical cyclones, floods, and forest fires), but also that the sub-module “natural catastrophe risk” and the claims and loss ratios of certain underwritings subject to floods and storms were significantly exposed to the acute risks of riverine flooding and tropical cyclones. Due to their so-called “significant” exposure to certain climate risks, these elements have therefore been identified as being able to be the constituents of the company's central climate scenario. We then applied climate scenarios in order to measure the impact of climate risks, mainly over the medium term for non-sovereign securities and over the short term for the “natural catastrophe risk” sub-module and loss ratios considered, in order to be consistent with the future commitments made by the company. The results for investments revealed to us, all things being equal, that a transition shock could generate a loss of 1.50% on the investment portfolio and derivatives for 2023 according to the "Net-Zero 2050" scenario, that a shock emanating from physical risks could induce a loss of 1.57% on the same assets for 2030 according to the scenario of current policies, and finally, that the combination of the two shocks could create a loss of the order of 4.49% on investments and derivatives under the delayed transition scenario for 2030. Regarding loss ratios, changes in expected damages relating to floods and tropical cyclones suggest that incurred claims may increase by 1.37% for 2023 and up to 4.09% for 2026 compared to the forecasts made by the company. In addition, it was observed that these same changes in the expected damages in combination with the changes in the future commitments could potentially increase the solvency capital requirement of the “natural catastrophe risk” sub-module by 13.87% for 2026. These latest results suggest that the impact on the company's risk profile and balance sheet, and therefore on the company's SCR ratio, will be negligible in the short term.
Référence bibliographique |
Vervinckt, Maxant. Intégration des risques climatiques dans la gestion des risques d’une entreprise d’assurance : zoom sur l’ORSA. Faculté des sciences, Université catholique de Louvain, 2023. Prom. : De Longueville, Philippe. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:38794 |