Samaras, Sofia
[UCL]
Thissen, Jean-Paul
[UCL]
La Myostatine (MSTN), ou GDF-8, est une myokine essentiellement produite par le muscle strié squelettique dont elle limite la croissance. Elle représente, d’une part, une cible thérapeutique d’intérêt dans la lutte contre l’atrophie musculaire et d’autre part, un potentiel biomarqueur (BM) permettant de suivre l’évolution de la masse musculaire (MM) chez un individu. En effet, des travaux récents indiquent que ses taux circulants semblent refléter la masse musculaire : élevés dans l’obésité et abaissés dans la cachexie cancéreuse. Ce travail a pour objectif de déterminer la validité de la MSTN en tant que BM de la MM squelettique sur la base de données récoltées dans deux études cliniques menées au sein des Cliniques Universitaires Saint-Luc, Bruxelles, Belgique. La première (ACTICA) a mesuré les taux de MSTN chez des sujets cancéreux cachectiques (C, n = 70) ou non-cachectiques (NC, n = 73). La seconde (MYDIASECRET) a mesuré les taux de MSTN chez des sujets obèses (n = 63) avant et après chirurgie bariatrique. Dans ces deux études, le compartiment musculaire, mesuré par impédance électrique (BIA), a été mis en relation avec les taux circulants de MSTN. Dans l’étude ACTICA, les sujets C présentent une diminution de l’indice de masse musculaire squelettique appendiculaire (MMSA) et des concentrations de MSTN par rapport aux sujets NC (P<0,001). Par ailleurs, dans les deux groupes (C et NC), les taux de MSTN sont positivement corrélés à l’indice de MMSA (P<0,001). Dans l’étude MYDIASECRET, la MMSA ainsi que les taux circulants de MSTN diminuent en postopératoire (P<0,001). Ces deux paramètres sont également positivement corrélés en pré- et en postopératoire (P<0,001). Ces résultats suggèrent une association entre les taux circulants de MSTN et la MMSA dans les deux études cliniques. Ceci renforce notre hypothèse selon laquelle la MSTN représente un candidat intéressant au développement de BM facilitant la détection précoce de variations de la MM. Néanmoins, des recherches futures sont requises afin d’extrapoler ces résultats à une population plus large dans différentes situations physiologiques ou physiopathologiques.


Référence bibliographique |
Samaras, Sofia. La Myostatine est-elle un biomarqueur de la masse musculaire squelettique ?. Faculté de pharmacie et sciences biomédicales, Université catholique de Louvain, 2022. Prom. : Thissen, Jean-Paul. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:38342 |