L’indice de réparabilité français au service de l’économie circulaire : analyse et critique.

Les transformations que subissent nos sociétés entrainent une production et une utilisation de plus en plus importantes d’équipements électroniques. Cette augmentation a pour conséquence une génération grandissante de déchets liés à ces produits avec des impacts importants sur l’environnement. De nombreuses initiatives politiques et privées se sont développées dans différents pays afin de réduire la quantité de déchets électriques et électroniques. Au niveau européen, la directive 2012/19/UE du Parlement européen et du Conseil fixe ainsi des objectifs clairs de récolte et de revalorisation de ces déchets. Parmi les solutions de revalorisation, la réparation est celle avec l’impact environnemental le plus faible comparé à d’autres solutions comme la revalorisation énergétique ou le recyclage. Ce travail investigue l’initiative française d’indice de réparabilité déployé le 1e janvier 2021 qui a comme double objectif la sensibilisation à la réparation auprès des consommateurs et l’incitation à l’éco-conception chez les producteurs. Pour mener à bien l’analyse, une revue de la littérature sur les déchets électroniques, les initiatives politiques dans le formalisme de l’économie circulaire et le point de vue des consommateurs est réalisée dans la première partie du travail. La seconde partie concerne la critique de l’indice dans laquelle les scores de plus de 700 équipements électroniques (téléviseurs, smartphones et ordinateurs portables) ont été analysés. Les résultats ont ensuite été discutés et plusieurs variantes à la méthode de calcul de l’indice ont été proposées pour réduire les biais induits par le calcul utilisant une simple moyenne arithmétique. Nos résultats, corroborés à d’autres études, montrent le bien-fondé et l’impact positif de la démarche. Des améliorations possibles dans la transparence, l’application et le calcul de l’indice ont cependant été avancées afin d’augmenter l’impact de l’indice.