Codjo, Basilia Chantal
[UCL]
Laurent, Pierre-Joseph
[UCL]
Le sujet développé dans ce travail est intitulé « Les pratiques sexuelles chez le peuple «GƐn» et Mina d’Agoué ». Les "GƐn"/Mina sont une communauté côtière fondée au XVIIe siècle et organisée en royauté. C’est un peuple très attaché à ses traditions, ses croyances et sa culture jusqu’à nos jours malgré la pénétration des nouvelles religions. Ce peuple a développé de solides contacts commerciaux avec les Occidentaux dès sa création. Cette recherche qui porte sur la vie sexuelle de ce peuple est menée dans une perspective compréhensive. En effet, de nombreux clichés sont véhiculés sur ce peuple, en particulier, sur les jeunes filles et les femmes "GƐn"/Mina. Ces clichés sont à la fois glorieux et peu glorieux : les femmes "GƐn"/Mina seraient des femmes très désirées parce que sensuelles, douces, tendres, performantes au lit, douées en art culinaire, etc. ; mais elles seraient également des « détourneuses » de maris d’autrui, et auraient un faible pour les métiers de sexe (prostitution, servantes dans les bars, restaurants..) ou seraient instables au foyer, etc. La question principale qui structure cette recherche est de savoir : Comment les pratiques sexuelles ont-elles évolué sur l’espace culturel "GƐn"/Mina depuis le temps de nos grands parents (époque traditionnelle) à nos jours (époque moderne) ? Pus spécifiquement, il s’agit de savoir : 1) Quelles sont les règles sociales qui ont gouverné autrefois l’organisation sexuelle sur l’espace culturel "GƐn"/Mina d’Agoué ? 2) Quelles sont les règles qui régulent les pratiques sexuelles sur l’espace culturel "GƐn"/Mina aujourd’hui ? 3) Quelles sont les perceptions sociales aujourd’hui concernant les évolutions constatées en matière de pratiques sexuelles sur l’espace culturel "GƐn"/Mina ? Cette recherche est purement inductive et basée sur l’observation participante et la collecte des données via les réseaux sociaux. Aux termes des travaux, deux périodes sont à distinguer dans la vie sexuelle de ce peuple : Autrefois, les pratiques sexuelles au sein de ce peuple étaient régulées par des normes et des règles strictes : la sexualité a souvent lieu dans un cadre nuptial. L’éducation des enfants et des jeunes se faisaient au regard des valeurs chères à cette communauté. La socialisation était compartimentée dans une logique d’hétérosexualité : les filles et les garçons étaient socialisés en fonction de leur rôle dans la société. La communauté "GƐn"/Mina a poussé la féminisation de ses filles à l’extrême pour faire d’elles, des filles très désirées et des épouses modèles. Ce mythe continue jusqu’à présent, autant que celui lié à la beauté et à la sensualité des filles/femmes "GƐn"/Mina. Toutefois, aujourd’hui, une minorité de jeunes filles et dames, généralement peu ou non scolarisées, dans un mode de défiance des normes sociales et de l’autorité parentale, dans une quête d’autonomisation (y compris financièrement), se soustraient à leur processus d’éducation et se jettent précocement sur le marché du travail (sans qualifications) et sur le marché de l’amour aussi car, les métiers qui leur sont accessibles ont souvent un lien avec le sexe. Elles mettent en avant leurs atouts féminins et se mettent en unions libres à des fins de survie, avec ou sans implication des parents. La naissance des clichés déshonorants sur la communauté "GƐn"/Mina est donc récente. Hormis cette situation regrettable, les femmes "GƐn"/Mina, dans leur grande majorité, continuent d’être désirées pour leur sensualité, leur art dans la conjugalité et leur beauté, mais aussi d’être redoutées par les autres femmes qui ne les égalent pas, et par les hommes qui ne les méritent pas car, souvent, elles sont libres d’esprit et financièrement autonomes. Mots clés : Tradition, identité et culture, alliances, sexualité, normes et contrôle social.


Référence bibliographique |
Codjo, Basilia Chantal. Les pratiques sexuelles chez le peuple «GƐn» et Mina d’Agoué.. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2019. Prom. : Laurent, Pierre-Joseph. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:21984 |