L'influence des techniques policières d'interrogatoire sur la valeur de l'aveu. Étude à la lumière de la théorie des trois dimensions de la force publique de Monjardet.

Ce qui se joue au cours de l’interrogatoire policier est difficile à appréhender en ce qu’il se déroule à huis clos. Pour autant, les suspects confrontés à ce dispositif dénoncent régulièrement des abus de pouvoir, des démonstrations d’autorité, et des extorsions d’aveux de la part des policiers qui y procèdent. Nous avons souhaité questionner ces lieux communs par l’étude de la littérature scientifique, ainsi qu’en en interrogeant des enquêteurs sur la place qu’ils accordent aux aveux et sur les techniques mobilisées pour les obtenir. Finalement, nous nous sommes demandée si les techniques policières d’interrogatoire sont de nature à influer sur la crédibilité des aveux recueillis et sur valeur qu’il convient de leur accorder. Outre une exploration de l’encadrement juridique de la garde-à-vue, au cours de laquelle l’interrogatoire se déroule, nous avons mobilisé une approche sociologique. En effet, les propos des inspecteurs de police ont été analysés à la lumière de la théorie des trois dimensions de la force publique de Dominique Monjardet, afin de comprendre les enjeux policiers que recouvre la pratique de l’interrogatoire.