Un discours institutionnel face au sans-abrisme. Quel réseau d’aide pour empêcher la désaffiliation ? Analyse des discours d’acteurs institutionnels et de personnes sans-abri au sein d’une ville wallonne de taille moyenne.

L’analyse des représentations et des actions d’acteurs institutionnels d’une part, et de personnes sans-abri d’autre part, mettent en évidence, grâce aux appuis théoriques de Julien Damon et de Robert Castel, les difficultés du CPAS – acteur incontournable de lutte contre la pauvreté – à permettre l’intégration des personnes sans-abri dans la société, étant donnée leur difficulté de création de liens sociaux ou d’activité valorisantes. Ce n’est pas la démultiplication des actions qui permettra de lutter efficacement contre le sans-abrisme, mais plutôt l’acceptation d’un changement de paradigme où il est urgent de modifier notre regard sur les individus, en les considérant non plus comme des exclus, mais bien comme des citoyens à part entière, avec des droits qu’il faut appliquer. Il est essentiel, pour ce faire, de mieux connaître la problématique du mal-logement, d’intensifier la prévention, de partager les connaissances, dans un esprit de coordination des actions territoriales et stratégiques à entreprendre. Ce n’est qu’à ce titre que l’autonomie tant recherchée ne pourra se réaliser, tout en veillant à ne pas déplacer les responsabilités sur les individus mais à les replacer au sein d’un système d’aide sociale qu’il est urgent de modifier.