Candeloro, Christopher
[UCL]
Leloup, Fabienne
[UCL]
Depuis quelques décennies, le monde contemporain fait face à une vague d’imperméabilité des frontières. On le voit avec le mur de Ceuta et Melilla, celui entre le Mexique et les États-Unis ou encore celui qui se trouve entre Israël et la Palestine. Différents scientifiques estiment que cet accroissement de barrières partout dans le monde est une réponse aux attentats terroristes du 11 septembre 2001. Ce qui tend à dire que les murs sont construits dans un but sécuritaire. Or il s’avère qu’après avoir mis en avant différentes situations, les processus de « barriérisation » n’est pas exclusivement une réponse sécuritaire. Pour pouvoir appuyer ces propos, il a fallu pousser l’analyse tant au niveau international qu’européen. L’objectif premier de cette approche est d’analyser l’imperméabilité des frontières dans une vision globale, et ensuite d’amener la problématique dans son cadre européen. Pour ce faire, le concept de frontière est vu et revu dans son entièreté mais poussé à des choix pour correspondre à la problématique du sujet. Comment l’Europe définit-elle ses frontières ? La frontière compose un double sens qui doit être vu tant comme une limitation territoriale que comme un acte politique. Car au-delà de l’obstacle physique au niveau de la frontière entre territoires, l’acte politique permet de rendre la frontière mobile. Autrement dit, ce type de frontière n’es pas figée sur la limitation terrestre à proprement parlé, elle va au-delà du territoire. D’ailleurs, la mise en place de visas, les politiques d’externalisation et de réadmission sont des intentions de rendre la frontière mobile et donc de contrecarrer en amont tous ces flux de migrants « non-désirés ». Au vu des éléments mis en avant au sein de cette recherche, il en ressort que rendre un territoire hermétique par différents moyens (murs, barrières, clôtures, des instruments physiques ou politiques) correspond premièrement à stopper les flux migratoires illégaux ou non, mais aussi à une question de sécurité et enfin à une question de territorialité. Suite à cela, il peut être mis en avant qu’une frontière n’est pas totalement hermétique, car parler d’imperméabilité revient à dire que rien ne passe. Or il existe de nombreux faits qui démontrent que des franchissements existent et que des coopérations entre nations se créent. Sans oublier le fait que l’Union prône la libre circulation à l’intérieur de son espace avec notamment la suppression des frontières entre ses États membres. Ce qui est paradoxale tant il est prouvé qu’elle met en place des dispositifs pour rendre l’entrée sur son territoire plus difficile. Il faut dès lors analyser l’évolution de ces processus et dispositifs mis en place pour arriver à répondre à quoi corresponde la situation actuelle Europe.


Référence bibliographique |
Candeloro, Christopher. L'Europe et les frontières: l'émergence des murs anti-migrants. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2018. Prom. : Leloup, Fabienne. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:15411 |