Tangorra, Manuel
[UCL]
Maesschalck, Marc
[UCL]
Ce travail vise à comprendre le mouvement par lequel la philosophie de Hegel entreprend la construction d’un savoir positif des formations spirituelles non-européennes en identifiant la contre-figure pathologique de la civilisation rationnelle euro-centrée. Notre analyse est ainsi une tentative de reconstruire l’opération par laquelle la conscience rationnelle se rapporte à l’altérité radicale de la barbarie dans le travail de définition de sa propre limitation constitutive. Ainsi, la fracture entre civilisation et barbarie, entre une humanité historique et une humanité qui demeure au seuil de l’histoire universelle, n’est pas une accidentalité propre de la simple contingence naturelle, mais un rapport différentiel constitutif de la réalisation objective de l’esprit dans le monde. A travers le discours hégélien sur la religion, la race et la culture des existences qui se trouvent à l’extérieur de l’histoire qui aboutit à l’État rationnel, nous montrerons comment l’esprit du monde est désormais parcouru par une non-identité fondamentale qui détermine la structure de la mission européenne coloniale.


Référence bibliographique |
Tangorra, Manuel. Hegel et la Barbarie : figures du non-européen au cœur de l’idéalisme absolu. Faculté de philosophie, arts et lettres, Université catholique de Louvain, 2017. Prom. : Maesschalck, Marc. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:10262 |