Pirsoul, Thomas
[UCL]
Mikolajczak, Moïra
[UCL]
de Timary, Philippe
[UCL]
Les compétences émotionnelles (CE) désignent les différences dans la manière avec laquelle les individus identifient, comprennent, expriment, régulent et utilisent leurs émotions et celles d’autrui, et ont été démontrées comme un prédicteur important dans l’adaptation de l’individu à son environnement. De bonnes CE sont associées à une meilleure santé mentale (dépression, anxiété, ect.), de meilleures relations sociales, de meilleures performances professionnelles et à une meilleure santé physique. Dans ce projet, nous souhaitions étendre la compréhension des processus biologiques qui expliquent l’effet des CE sur la santé. Jusqu’ici, les études se sont centrées quasi exclusivement sur les médiateurs comportementaux, en montrant par exemple, que les CE favorisent certains comportements protecteurs (ex. activité physique) et défavorisent plusieurs comportements délétères (ex. abus de substances). La question des médiateurs biologiques n’a été que peu investiguée alors que la première étude rigoureuse sur le sujet suggère que les personnes avec de bonnes CE sécrètent moins de cortisol salivaire dans des situations de stress aigu en laboratoire. Le cortisol est une hormone produite par l’activation de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS) en réponse à un stress et a été reconnu comme facteur étiologique dans de nombreuses affections en cas d’activation chronique exagérée (ex. maladies cardiovasculaires, diabète, psoriasis, ect.). Les principales méthodes d’investigation du cortisol se réalisent par la salive, l’urine ou par le sang. Cependant, elles ne permettent pas de déterminer le niveau de cortisol sur une longue période. Une nouvelle matrice semble pourtant prometteuse afin pallier à cette limite grâce à une mesure de l’activation chronique de l’axe HHS : les cheveux, d’où son appellation « cortisol capillaire ». Aucune étude à ce jour ne s’est penchée sur le lien entre les CE et le cortisol capillaire. Nous avons donc tenté d’investiguer si 1) les CE étaient un indicateur de l’activation chronique de l’axe HHS et 2) si les CE modéraient l’impact d’un stresseur (événements de vies difficiles comme un deuil) sur l’activation chronique de l’axe HHS. Les résultats nous ont apporté un semblant de corrélation entre les CE et le cortisol capillaire pour notre première hypothèse, mais il nous paraissait malavisé de considérer ces résultats comme valides vu le pattern incohérent de ceux-ci. Nous n’avons donc pas poursuivi les analyses statistiques pour la deuxième hypothèse. Après analyse de la littérature, nous nous sommes rendu compte que le cortisol capillaire nécessite encore des examens importants avant d’être considéré comme matrice fiable de l’activation chronique de l’axe HHS. Nous espérons pouvoir attirer l’attention sur le fait que les mesures biologiques ne sont pas la panacée et qu’elles ne sont pas toujours forcément meilleures que des mesures auto-rapportées.


Bibliographic reference |
Pirsoul, Thomas. Exploration de l’effet des compétences émotionnelles sur l’activation chronique de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien chez les femmes adultes. Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Université catholique de Louvain, 2016. Prom. : Mikolajczak, Moïra ; de Timary, Philippe. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:7467 |