Servais, Maëlle
[UCL]
Schamps, Geneviève
[UCL]
Le métier de travailleur.euse du sexe est fréquemment assimilé à un métier d’exploitation. Ces considérations sont une réalité indéniable et profondément regrettable. Le risque d’exploitation dans la prostitution est incontestable en raison du trafic sexuel grandissant, de la position de vulnérabilité de la personne prostituée qui recherche un cadre assurant sa sécurité… Pourtant, cette réalité n’est pas la seule, ces personnes ayant recours à la prostitution ne sont pas toutes contraintes. Certaines pratiquent librement ce métier. Cette autre réalité existe, et n’est pas à taire. Poser un regard sur cette prostitution consentie ne signifie en rien qu’il faut oublier la prostitution forcée. Cette prostitution consentie est donc une prostitution par choix. Lorsque ces personnes décident librement de recourir à la prostitution, elles prennent la décision de disposer de leur corps de manière telle que leurs services sexuels deviennent monnaie d’échange. De cette considération, la prostitution consentie peut sembler être la définition même de l’exercice effectif du droit à disposer de son corps. Mais est-ce réellement le cas ? La libre disposition de son corps exigerait que toute personne souhaitant avoir recours à ce métier puisse l’exercer de manière effective, sans entrave juridique. Or, notre droit permet-il aujourd’hui d’exercer librement et pleinement ce métier ? Permet-il aux personnes ayant recours à la prostitution de louer un lieu où travailler ? De faire appel à un comptable ? De jouir d’un statut social permettant une application effective du droit du travail et de la sécurité sociale ?


Bibliographic reference |
Servais, Maëlle. La prostitution sous le prisme du droit à disposer de son corps. Faculté de droit et de criminologie, Université catholique de Louvain, 2024. Prom. : Schamps, Geneviève. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:45202 |