Plus de soin attentif dans les soins intensifs

INTRODUCTION : La médecine technoscientifique d’aujourd’hui s’est fondamentalement focalisée sur la maladie et les actes qu’elle requiert, ce qui conduit à des pratiques objectivantes et déshumanisantes, en particulier dans les unités de soins intensifs (USI), où la technique est prédominante. Cette recherche exploratoire qualitative examine la question d’œuvrer pour davantage de soin attentif dans les soins intensifs. L'objectif est d'explorer les perspectives des professionnels de la santé et de proposer des pistes pour améliorer de la qualité du soin. METHODES : Trois méthodes ont été utilisées : une recherche dans la littérature scientifique, des entretiens avec sept témoins privilégiés et des entretiens semi-directifs avec dix infirmiers travaillant dans des USI pour adultes dans des hôpitaux Bruxellois du réseau Iris. Les entretiens ont été enregistrés, retranscrits et ont fait l’objet d’une analyse thématique. RESULTATS : La recherche a mis en évidence que des professionnels, ancrés dans une finalité humaniste et possédant des compétences soignantes, ont plus de chance de trouver ce qui convient le mieux à la situation singulière d’un patient dans une ambiance éthique de chaleur humaine. Instaurer une dynamique de partenariat patient, tout comme l’humanisme soignant, semble une piste innovante pour insuffler de l’humain dans les structures de soins. Pour ce faire, il est impératif que les professionnels adoptent une attitude empreinte de valeurs et de qualités soignantes, afin d’affiner leur posture. L’encadrement organisationnel et managérial doit également soutenir ce changement en ménageant les professionnels, les lieux et les conditions de travail. CONCLUSION : Pour améliorer la qualité du soin, il est nécessaire de promouvoir un changement d'attitude et de pratiques pour favoriser l'émergence de l'humanité de chacun, tout en créant les conditions organisationnelles propices à la réflexion éthique en vue de détecter et tenter de corriger tout ce qui conduit à la banalisation de l’humain. Dans cette perspective soignante, nous envisagerons d’implémenter un modèle de partenariat patient au sein de notre USI et d’y organiser un « espace éthique ».