Utilisation du test Quantiféron pour le dépistage de la tuberculose en Médecine du travail

Dans un contexte d'augmentation du taux d'incidence de la tuberculose chez les professionnels de santé, nous avons voulu décrire un nouveau test de dépistage : le Quantiféron, avec ses modalités pratiques et ses utilisations actuelles. Il existe actuellement peu de consensus sur son utilisation, cependant ce test pourrait améliorer sensiblement le dépistage des tuberculoses latentes. Après un rappel des principaux aspects de la tuberculose et des différents tests utilisés pour son dépistage, l'objectif de notre travail a été de décrire l'utilisation du test par Quantiféron dans la pratique quotidienne des médecins du travail. A cette fin, nous avons analysé deux situations de dépistage de la tuberculose en milieu de soin. Ces deux dépistages ont permis le diagnostic et le traitement de 3 infections tuberculoses latentes mais ont également mis en évidence une insuffisance de formation du personnel avec de plus un diagnostic de tuberculose chez les cas index, évoqué trop tardivement. Ces deux cas de dépistage autour d'un cas index rappellent la nécessité de renforcer la prévention de la transmission en milieu de soins et l'importance du rôle du service de santé au travail dans la prévention lors de l'exercice professionnel mais aussi à l'embauche. Nous avons ensuite rapporté les données d'un questionnaire destiné à investiguer les différentes pratiques des médecins du travail d'ile de France vis à vis de ce nouveau test. L'analyse des réponses données met en évidence essentiellement une mauvaise connaissance, voire une non connaissance du test par Quantiféron mais aussi des recommandations du Haut Conseil de Santé Publique de 2011. On peut également constater que la nature et la périodicité des examens demandés lors des visites d'embauche ou périodique ne correspond que rarement aux recommandations actuelles. Le remplacement de l'IDR par un test IGRAs, plus spécifique, plus sensible, plus simple à réaliser et mieux accepté avec pratique de radiographie uniquement en cas de positivité a été proposé par de nombreuses équipes pour le dépistage systématique répété des personnels à risque. L'évaluation d'une prescription plus standardisée notamment pour le suivi périodique dans les secteurs à risque pourra it apporter une aide au médecin du travail, avec notamment une modélisation de la prise en charge du personnel soignant de statut privé. Une information des médecins du travail semble indispensable avec proposition de conduite à tenir en cas de comptage tuberculeux pour les médecins désireux de prendre en charge leurs salariés en partenariat ou non avec des structures spécialisées. La détection précoce des cas de tuberculose bacillifère et leur prise en charge adaptée (évaluation des risques et mise en place de mesures d'isolement adaptées) constitue la base de la prévention à mettre en place avec une information pertinente des soignants.