Recherche de molécules activatrices de l’AMPK dans les feuilles d’ortie pour la prévention du DT2

Alors que le diabète touche plus de 537 millions d’individus dans le monde, envisager un diagnostic préventif ainsi qu’une prise en charge précoce des patients prédiabétiques pourraient éviter que nombre d’entre eux n’atteignent le stade du diabète de type 2 (DT2), en rétablissant une normoglycémie durable. Si aucun traitement n’existe à ce jour pour les personnes prédiabétiques, les feuilles d’Urtica dioica, appelée plus communément « grande ortie » sont depuis longtemps utilisées en médecine traditionnelle pour réguler la glycémie. Leurs propriétés bénéfiques confirmées par différentes études scientifiques, confortent la réalisation de ce projet de recherche sur l’identification de nouvelles molécules phytopharmaceutiques à partir de l’ortie. L’AMP-activated protein kinase (AMPK), impliquée dans le contrôle de voies métaboliques apparait depuis plusieurs années comme une cible thérapeutique privilégiée pour traiter les maladies métaboliques. Un des effets de la metformine, chef de file des traitements antidiabétiques, est l’activation indirecte de l’AMPK. Pour la première fois, au travers de notre étude, nous avons pu démontrer par immunoblotting, que les extraits aqueux, d’acétate d’éthyle et d’éthanol des feuilles d’Urtica dioica activaient l’AMPK dans des cellules intactes de MEFs. Une première séparation et purification des molécules des extraits d’acétate d’éthyle et d’éthanol a été réalisée par chromatographie liquide sous vide. Au total, 8 fractions ont été obtenues pour l’extrait d’acétate d’éthyle et 7 fractions pour l’extrait éthanolique. Seules 5 fractions, de l’extrait d’acétate d’éthyle et 4 fractions de l’extrait éthanolique, ont montré une augmentation d’activité de l’AMPK dans des cellules MEFs par immunoblotting. Elles ont été sélectionnées et analysées par spectromètre de masse. Les composés les plus abondants susceptibles d’activer l’AMPK ont été identifiés par déréplication. Les résultats sont favorables quant à l’action des extraits d’ortie et suggèrent qu’une ou plusieurs molécules sont impliquées dans l’activation de l’AMPK. Une isolation et identification claires des composés potentiellement responsables ainsi que l’élucidation de leur mécanisme d’action restent encore à démontrer.