Nysten, Lucie
[UCL]
D'Hoore, William
[UCL]
de Rouffignac, Ségolène
[UCL]
Introduction : Depuis le début des années 2000, de nouvelles politiques de soins de santé sont instaurées en Europe. Elles prônent le libre choix du médecin traitant. Selon les principes économiques du « quasi-marché », ce libre choix devrait majorer l’efficience, l’équité et la qualité des soins. Cependant, une des conditions pour qu’il ait cet impact est que le patient choisisse son soignant en se basant d’abord et avant tout sur sa qualité médicale. C’est l’interrogation de ce princeps économique qui nous a menée à notre question de recherche : « Comment les patients adultes de la province de Namur choisissent-ils leur médecin traitant ? » Méthodologie : Cette étude qualitative a interrogé 36 personnes de la province de Namur au cours de 4 entretiens semi-dirigés (focus-group). Le même animateur a mené les 4 groupes sur base du même guide d’entretien. A chaque fois, un observateur relevait l’expression non-verbale et le verbal était enregistré. Après retranscription complète, les données ont été analysées selon le principe de la théorisation ancrée. Pour l’alimentation de la discussion de ce travail, 25 articles ont été sélectionnés et parcourus. L’approche bibliographique est entièrement détaillée dans ce travail. Résultats : Il ressort que les patients choisissent puis se fidélisent à leur médecin généraliste en plusieurs temps. Tout d’abord sur base de critères pratico-pratiques : la proximité et la rapidité d’obtention d’un rendez-vous étant des facteurs de choix importants. Ensuite, s’ajoutent des attentes envers les qualités relationnelles du médecin avec une unanimité portée sur la nécessité d’une vraie écoute et d’une consultation non-expéditive. Enfin, dans un troisième et dernier temps, le patient tente d’estimer la compétence médicale et cela bien qu’il réalise qu’il soit difficile pour lui de juger de ce critère. Les échanges ont également permis de discuter de l’impact du système de santé dans lequel est posé ce choix et mis en évidence des « bonus-malus » : ces comportements médicaux qui fidélisent ou au contraire, détruisent, la relation de confiance médecin-patient. Discussion : La mise en parallèle de cette étude avec la littérature a permis de mettre en évidence une grande similitude entre le comportement de choix des intervenants namurois et ceux étudiés dans le nord de l’Europe. L’avantage de notre analyse qualitative est la richesse des subtilités apportées. Finalement, nous sommes face à 2 évidences : Premièrement, les patients tiennent à leur liberté de choix pour la valeur intrinsèque qu’elle porte mais peu exercent activement celui-ci. Deuxièmement, les patients sont demandeurs de poser leur choix sur des critères de performance médicale mais n’ont pas accès à cette information ce qui les ramène à se baser sur des données logistiques d’abord, relationnelles ensuite. Conclusion : L’analyse qualitative menée en province de Namur montre que les critères de choix de ces patients sont similaires à ceux décrits en Europe. Les patients se basent sur des critères logistiques puis relationnels à défaut d’avoir des informations sur leur critère décisif : la compétence médicale.
Bibliographic reference |
Nysten, Lucie. Comment les patients adultes namurois choisissent-ils leur médecin traitant ? Etude qualitative menée en 2019 auprès des patients de la province de Namur. Faculté de médecine et médecine dentaire, Université catholique de Louvain, 2019. Prom. : D'Hoore, William ; de Rouffignac, Ségolène. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:38434 |