Leclercq, Adrien
[UCL]
D'Hondt, Catherine
[UCL]
Ce mémoire étudie une problématique à cheval sur différentes thématiques financières : d’une part, la finance comportementale et d’autre part, les notions d’investissement socialement responsable (ISR) et de finance durable. L’objectif de celui-ci est de réaliser une analyse de flux financiers afin de mettre en avant d’éventuels effets liant le sentiment des investisseurs aux flux d’investissement vers les fonds actions européens à capital variable, qu’ils soient durables ou conventionnels. Cette étude s’inspire de différents projets menés par le passé. On peut notamment citer celui de Bazley et al. (2021) ou encore de Garel et al. (2022). Nous appliquons donc différentes régressions sur nos données de panel. Notre recherche porte sur un échantillon reprenant les fonds actions européens à capital variable ayant reçu un rating ESG en mars 2022 au sein de la base de données de Morningstar Direct. Afin d’affiner notre étude, nous étudions également les implications d’une scission de cet échantillon en 2 sous-groupes : celui des fonds conventionnels et celui des fonds durables. Nous considérons une période de 10 ans (d’avril 2012 à mars 2022). Nos résultats montrent que lorsque le sentiment des investisseurs, matérialisé au travers de chacune des mesures sélectionnées, augmente, alors les flux vers les fonds actions européens à capital variable possédant un rating ESG (datant de mars 2022) augmentent également. Ensuite, lors de notre étude sur chacun des 2 sous-groupes, nous constatons qu’une augmentation du sentiment des investisseurs entraine une augmentation des flux vers les fonds, que ceux-ci soient durables ou conventionnels. Afin de nuancer nos propos et d’approfondir notre étude, nous introduisons à notre modèle une variable binaire captant si le fonds est durable ou non et une variable d’interaction entre le sentiment et la durabilité du fonds. De manière plutôt surprenante, l’introduction de notre variable binaire indique alors que le fait qu’un fonds soit durable a un impact négatif sur les flux dans notre échantillon. A côté de cela, la variable d’interaction traduit le fait que lorsque le sentiment augmente, les fonds catégorisés comme durables reçoivent davantage de flux par rapport aux fonds qui ne le sont pas. Enfin, deux tests supplémentaires concluent les analyses. Le premier, basé sur des données de Gallup, montre que l’expérience du bonheur et le bien-être impliquent une augmentation des flux vers les fonds actions européens le mois suivant de manière générale. Néanmoins, en ce qui concerne notre étude sur les 2 sous-groupes, nos résultats indiquent que le bonheur est positivement relié au flux vers les fonds (qu’ils soient durables ou non) le mois suivant mais que le bien-être perçu n’est relié positivement qu’aux flux vers les fonds conventionnels. Le sentiment, mesuré par le bien-être perçu, semble donc avoir des implications différentes selon que le fonds soit durable ou non. Nous soulignons néanmoins qu’il est important de prendre les résultats de ce test avec du recul étant donné le signe que prennent nos variables de contrôle. Le second test montre que les résultats présentés plus haut persistent dans un échantillon équilibré. Malgré les nombreuses recherches existantes, à notre connaissance, peu d’études se sont intéressées au sentiment des investisseurs comme variable explicative des flux vers les fonds durables ou non. Ce travail présente donc l’intérêt de se pencher sur l’influence de l’état d’esprit des investisseurs, traduit au travers de diverses mesures, sur les décisions d’investissement vers les fonds, qu’ils soient durables ou conventionnels.


Bibliographic reference |
Leclercq, Adrien. Les investisseurs sont-ils influencés par leurs sentiments ? Analyse au travers du cas des fonds européens actions conventionnels et durables.. Louvain School of Management, Université catholique de Louvain, 2022. Prom. : D'Hondt, Catherine. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:36427 |