L’implication du microbiote intestinal dans l’arthrose, et son potentiel thérapeutique

L’arthrose est une maladie articulaire invalidante touchant près de 303 millions de personnes dans le monde en 2017. Bien plus que la simple dégradation du cartilage, l’arthrose atteint l’ensemble de l’articulation en entrainant l’inflammation de la synovie, la sclérose de l’os sous chondral et l’apparition d’ostéophytes due à l’hypertrophie osseuse. Les patients souffrant d’arthrose voient leur capacité de mouvements diminuer accompagnée parfois d’une douleur pouvant être permanente. Cela constitue un réel handicap au quotidien. Les chiffres d’incidence et de prévalence de cette pathologie sont en augmentation depuis de nombreuses années. Plusieurs facteurs semblent contribuer à l’expansion de l’arthrose, notamment l’allongement de la durée de vie ainsi que l’obésité, qualifiée aujourd’hui d’épidémie mondiale. Le microbiote intestinal suscite beaucoup d’intérêt au sein des équipes scientifiques. Les connaissances sur ce sujet se font donc de plus en plus nombreuses, permettant d’affirmer son rôle dans plusieurs fonctions métaboliques et immunitaires. Des altérations dans la composition ou les fonctions du microbiote commensal, appelées dysbiose, semblent intervenir dans plusieurs pathologies, y compris extra-intestinales, l’arthrose en faisant partie. Ce travail visant à étudier la littérature actuelle sur ce sujet, permet de montrer qu’une dysbiose intestinale semble impliquée dans plusieurs facteurs de risque d’arthrose tels que l’obésité et le régime alimentaire, le vieillissement et le sexe. Une telle implication pourrait signifier que des modulations du microbiote intestinal incluant des prébiotiques (oligofructose), des probiotiques (notamment des familles bifidobactéries et lactobacilles), des compléments alimentaires ou encore la pratique d’une activité physique pourraient contribuer à rétablir la flore intestinale endommagée. Ainsi, les effets néfastes de la dysbiose impliqués dans l’arthrose seraient maitrisés. Cette piste pourrait s’avérer prometteuse pour la prise en charge de l’arthrose. Cependant, seules des études supplémentaires sur l’Homme nous permettront de mesurer et confirmer ce potentiel thérapeutique encourageant.