Vercouteren, Anna
[UCL]
De Mol, Jan
[UCL]
Rober, Peter
[KUL]
L’alliance thérapeutique est un concept largement abordé dans la littérature scientifique. Gardant comme base la théorie de Bordin (1979) qui définit l’alliance thérapeutique comme une interaction affective entre au moins deux personnes, les travaux de Boszormenyi-Nagy (1987) rendent compte de l’enjeu du “dialogue” dans cette interaction. Le concept de “dialogue” prend alors tout son sens dans l’approche dialogique collaborative. Anderson (2012) met en avant la façon de s’engager dans les dialogues et l’impact sur le style relationnel. Dans la thérapie de couple, le vécu et l’histoire de trois personnes entrent en jeu (Cungi, 2006 ; Pinsof & Catherall, 1986). La prise de conscience du thérapeute sur ce qu’il vit, ressent et pense, serait fondamentale pour faire un travail sur soi, gérer les ruptures d’alliance et favoriser le processus thérapeutique (Lum, 2002 ; Rober, 2011). L’objectif premier de ce travail est de parvenir à mieux comprendre comment se construit l’alliance thérapeutique en thérapie de couple. Le deuxième est de saisir l’importance et l’influence du dialogue interne du thérapeute de couple sur le processus de construction de cette alliance. Dans cette recherche qualitative, les psychothérapeutes de couple novices ont été ciblés pour étudier la question suivante : “Comment le dialogue interne d’un thérapeute de couple influence la construction de l’alliance thérapeutique dans l’approche dialogique collaborative ?”. Pour la collecte de données, la méthode TIC (tâche de conversation interne du thérapeute) a été favorisée. L’analyse de données, s’est basée sur l’analyse thématique de Braun et Clarke (2006) à l’aide du logiciel MAXQDA et une autoanalyse. Les résultats ont permis d’organiser trois thèmes: réflexions liées à soi (thérapeute), réflexions liées aux clients individuellement, réflexions liées aux clients en tant que couple. Ils montrent : que le vécu des thérapeutes novices, que ce soit dans le cadre de thérapie familiale ou conjugale, est comparable ; l’importance de prendre conscience des émotions lors du processus thérapeutique et de se questionner ; qu’une intensité trop élevée pourrait mettre en péril le sentiment d’auto-efficacité, estime et confiance ; que le thérapeute tente de comprendre au mieux ce que le client exprime de manière verbale ou non-verbale lors de la séance et la façon dont le dialogue interne du thérapeute impacte l’alliance thérapeutique dans le triangle thérapeute-clients. Des pistes de recherche dans l’avenir pourraient être de faire : la même étude sélectionnant des participants masculins ; une étude comparative selon les années d’expérience des thérapeutes ; un tableau comparatif quant au contenu du dialogue interne selon le format de la thérapie (individuel – couple – famille) ; ainsi que comparer le point de vue des clients à celui des thérapeutes. Enfin, réfléchir à un outil de recherche sous forme de questionnaire qui pourrait permettre au thérapeute de prendre plus facilement conscience de son discours intérieur, d’améliorer les interventions et prévenir l’épuisement professionnel.


Bibliographic reference |
Vercouteren, Anna. Le dialogue interne du thérapeute de couple dans une approche dialogique collaborative : une recherche qualitative Comment le dialogue interne d’un thérapeute de couple influence la construction de l’alliance thérapeutique dans l’approche dialogique collaborative ?. Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Université catholique de Louvain, 2020. Prom. : De Mol, Jan ; Rober, Peter . |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:26865 |