Marlière, Emilie
[UCL]
Ocak, Sebahat
[UCL]
Aboubakar Nana, Frank
[UCL]
Évaluation de la réponse immunitaire humorale des cancers pulmonaires comme facteur pronostic Le cancer pulmonaire est le cancer le plus fréquent et la première cause de mortalité liée au cancer dans le monde . Si les thérapies classiques se sont montrées limitées de par leur toxicité et le taux de récidive, l’immunothérapie permet une nouvelle approche thérapeutique et une meilleure survie. Ce nouveau traitement consiste à stimuler le potentiel anti-tumoral des lymphocytes T cytotoxiques en inhibant leur inactivation par la tumeur. Cependant, plusieurs limitations existent à l’heure actuelle : (i) tous les patients ne répondent pas à l’immunothérapie, (ii) il n’y a pas de facteurs pronostiques qui permettent d’évaluer la réponse au traitement, et (iii) des résistances apparaissent. Dans cette étude clinique, nous avons décidé d’explorer l’immunité humorale. Cette dernière, encore souvent considérée comme pro-tumorale, révèle au fur et à mesure des études son rôle dans l’immunité anti-cancéreuse, notamment au travers de sa collaboration avec les lymphocytes T. Le but de ce travail est d’évaluer l’infiltration de plasmocytes producteurs d’IgA dans le cancer pulmonaire, comme biomarqueur pronostique et prédictif de la réponse au traitement anti-cancéreux. Méthodes : Nous avons sélectionné des pièces de résection chirurgicale provenant de patients diagnostiqués pour un cancer pulmonaire non à petites cellules de 2012 à 2016. Toutes les tumeurs ont été classées selon la 7e édition de la classification pathologique TNM. Nous avons réalisé un marquage multiplexe des tumeurs sur coupes avec les marqueurs suivants : CD79a s’associe à récepteur des cellules B après reconnaissance de son antigène, IgA et pan-cytokératine. Les marquages été quantifiées par le logiciel VIS Software package (Visiopharm). Nous les avons analysés selon chaque type cellulaire et selon leurs localisations et avons corrélé cela aux données cliniques du patient: âge, statut tabagique, type histologique du cancer, stade pathologique du cancer, survie globale et survie sans progression. Résultats : 74 échantillons de CBNPC (46 adénocarcinomes et 27 carcinomes épidermoïdes) provenant de patients opérés (24 femmes et 50 hommes) ont été analysés. Les tendances de survie en fonction du stade pathologique et du type histologique sont compatibles avec ceux décrits dans la littérature. Nous rapportons une tendance à la présence plus importante de cellules B IgA+ dans la cohorte de patients fumeurs en comparaison avec celle de non-fumeurs et d’anciens tabagiques, tant dans le tissu tumoral que dans le stroma péri-tumoral. Nous relevons également un nombre plus important de cellules B IgA + chez les femmes comparées aux hommes, de manière statistiquement significative au niveau de la tumeur. Les stades pathologiques III et IV montrent une tendance à un plus grand nombre de cellules B IgA+ comparés aux stades I-II, au niveau du tissu tumoral comme au niveau du stroma péri-tumoral. Malgré l’absence de différence statistiquement significative, nous observons une tendance à une moins bonne survie, tant globale que sans progression, associée à la présence de cellules B IgA+, tant au sein de la tumeur que du stroma. Discussion : Bien qu’aucun résultat statistiquement significatif concernant la survie n’ait été retrouvé dans cette étude, une tendance a pu être observée. Cette dernière indique que les patients dont la tumeur exprime un faible taux de cellules productrices d’IgA auraient une meilleure survie que ceux dont la tumeur exprime un haut taux. La réalisation de cette étude sur un échantillon plus large et plus représentatif de la population concernée pourrait se révéler intéressante. Notre échantillon est petit et peu représentatif des stades avancés du cancer pulmonaire, car l'étude a été réalisée sur des pièces de résection chirurgicale, option thérapeutique qui n'est en général offerte qu'aux patients avec un cancer localisé. Cela constitue notre biais majeur dans cette étude. Conclusion : Cette étude n’a pas montré de résultat statistiquement significatif concernant la valeur pronostique et prédictive du taux de cellules B à IgA dans le cancer pulmonaire non à petites cellules.


Bibliographic reference |
Marlière, Emilie. Évaluation de la réponse immunitaire humorale des cancers pulmonaires comme facteur pronostic. Faculté de médecine et médecine dentaire, Université catholique de Louvain, 2020. Prom. : Ocak, Sebahat ; Aboubakar Nana, Frank. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:23352 |