Du nouage du langage au corps vers une image corporelle propre : l'importance de la voix dans la pathologie autistique d'un point de vue psychanalytique

La pathologie de l’autisme a été définie de façon précise en 1943 par Léo Kanner dans son article “Les troubles du contact affectif”, ainsi que par Hans Asperger, en 1944 dans son ouvrage “ Les psychopathes autistiques pendant l’enfance”. A l’heure actuelle, le DSM – V (2013) reprend cette pathologie dans “Les troubles du spectre de l’autisme”. Les autistes ont un rapport aux corps, à leur corps et au langage qui les distinguent de tout autre. De l’observation de ce rapport, sont petit à petit nées de nouvelles façons de communiquer avec eux et d’induire chez eux, une possible vie sociétale. La nouvelle vision de l’autisme provient en grande partie de son étude psychanalytique axée sur la pensée Lacanienne qui fait la part-belle au langage. A travers ce mémoire sera développé l’importance de la voix comme objet pulsionnel dans le nouage du langage au corps, menant à une image corporelle propre chez le sujet autiste d’un point de vue psychanalytique. Sera d’abord abordée la structuration psychique du sujet chez l’individu tout venant, en démontrant l’importance de l’objet pulsionnel dans la voix dans l’investissement du sujet au langage. Par la suite, il sera fait état du rapport de l’autiste à la voix, et de ce fait, de la manière qu’elle aura de permettre le nouage du langage au corps. Cependant, l’objet pulsionnel faisant horreur au sujet autiste, il sera démontré que le nouage du langage au corps ne se réalise pas chez eux. Après, sera évoqué la manière dont le sujet autiste, n’ayant pas accès au symbolique, se forge une image corporelle. Il sera de ce fait conclu que ne cédant pas l’objet pulsionnel de sa voix au champ de l’Autre, l’autiste reste bloqué aux portes du langage. En découle de ce fait qu’il ne peut se compter comme « un », ayant un corps et une pensée symboliques.