Le roman de la migritude et la question de l’identité féminine : étude comparée d’On Black Sisters’ Street de Chika Unigwe, Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie et Des Fourmis dans la bouche de Khadi Hane

Ce travail s’intéresse à la représentation fictionnelle de l’impact qu’a l’immigration sur l’identité féminine de personnages quittant l’Afrique subsaharienne pour l’Occident dans les romans On Black Sisters’ Street (2009) de Chika Unigwe, Des Fourmis dans la bouche (2011) de Khadi Hane et Americanah (2013) de Chimamanda Ngozi Adichie. Dans un premier temps, ce mémoire tente de savoir quels sont les éléments qui sont présentés par les auteures comme influant sur l’identité féminine, surtout culturelle. Dans cette perspective, il s’agit d’analyser les éléments liés au pays d’origine et au pays d’accueil des protagonistes qui ont une importance sur l’identité de ces dernières. En lien avec cette réflexion, il s’agit d’observer les modifications identitaires qui découlent de cette expérience, ainsi que le résultat final. Dans un second temps, ce travail tend à confronter les constantes narratives et textuelles des trois romans au concept littéraire de la migritude forgé par Jacques Chevrier. L’enjeu sera alors de déterminer si les œuvres du corpus peuvent être intégrées à la littérature de la migritude, alors même qu’a priori, deux d’entre elles ne peuvent pas être présentées comme telles puisque leurs auteures n’ont jamais résidé en France. En d’autres termes, il s’agit de voir s’il est possible de réviser la notion de migritude pour lui conférer un pouvoir critique plus large. Enfin, dans un troisième temps, ce travail s’intéresse à la mise en scène de la condition féminine au sein du pays d’origine et du pays d’accueil qui aboutit à un questionnement sur une éventuelle coloration féministe des romans. En lien avec cette question, il s’agit dès lors d’analyser le type de féminisme que ces romans présentent.