Di Pietro, Mathilde
[UCL]
Piret, Pierre
[UCL]
Notre réflexion est axée sur la perversion du langage dans le théâtre de Ionesco et sur la manière dont elle prend du sens au regard de la perversion du langage entreprise par le totalitarisme. Le langage, en tant qu’outil, est utilisé pour réaliser une opération déterminée. C’est sur la base de ce questionnement que nous avons considéré le langage, dans le cadre de ce mémoire, comme un outil de communication et un outil de (re)construction du monde. Caractériser le langage comme un outil n’a pas été anodin ; ce choix délibéré permet de mettre en évidence l’importance de l’utilisation de cet outil ; c’est alors que la perversion du langage prend tout son sens. En effet, en tant qu’outil, le langage peut être manié, non pas seulement pour exécuter la tâche qui lui incombait jusqu’alors, mais il peut être également manipulé à d’autres fins ; en ce sens, il est perverti. Le langage est alors un outil à la disposition d’un manipulateur, qui l’utilise à ses propres fins. Dans le cadre de cette recherche, nous postulons que le totalitarisme est l’instance manipulatrice du langage. Notre choix s’est porté sur les pièces Rhinocéros, La Leçon, Délire à deux, Scène à quatre et Jacques ou la Soumission grâce à la puissance et à l’efficacité de la manipulation du langage dont elles témoignent. Grâce à une analyse croisée, il s’agira dès lors de faire résonner ce corpus d’œuvres afin de faire émerger les procédés esthétiques communs qui témoignent de la perversion du langage. Nous analyserons ensuite la manière dont ces procédés prennent du sens à la lumière de la perversion du langage d’Eichmann par le totalitarisme.


Bibliographic reference |
Di Pietro, Mathilde. La perversion du langage dans le théâtre d'Eugène Ionesco : une analyse du totalitarisme. Faculté de philosophie, arts et lettres, Université catholique de Louvain, 2018. Prom. : Piret, Pierre. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:13923 |