La stimulation des neurones miroirs via l'observation de la parole permettrait-elle de réduire le bégaiement ?

Ce mémoire d’orientation théorique se penche sur la littérature consacrée au bégaiement, ainsi que sur la littérature concernant les neurones miroirs et leur implication dans le traitement de la parole à la manière d’un acte moteur. Ce travail vise à établir un lien entre les neurones miroirs et le bégaiement. Il émet l’hypothèse que la stimulation des neurones miroirs, induite automatiquement sur présentation d’un signal de parole, pourrait atténuer les manifestations du bégaiement. Nous nous sommes d’abord intéressés au bégaiement, et nous avons abordé sa(ses) définition(s), les différents types de classification qui ont été proposés et les étiologies supposées être à l’origine de ce trouble. Ensuite, nous nous sommes penchés la neuroanatomie et la physiopathologie du bégaiement. Une compilation des données de la littérature scientifique à propos des neurones miroirs a ensuite été faite en vue de présenter leurs propriétés, leurs fonctions, leurs localisations cérébrales, et leurs implications dans les processus d’imitation par apprentissage, d’apparition du langage et de traitement de la parole. La troisième section a exposé les théories qui examinent la parole comme étant une action motrice, ce qui a permis d’étudier le rôle spécifique des neurones miroirs dans l’acquisition et le traitement de la parole. A partir de cette revue de la littérature, nous avons émis l’hypothèse que la perception d’un second signal de parole visuel stimule les neurones miroirs, et que leur implication automatique dans le processus de production de la parole permet de réduire le bégaiement d’un point de vue quantitatif et qualitatif. Sur base de cette hypothèse, nous avons essayé de proposer des pistes d’expérimentation intéressantes et inédites. Enfin, nous avons présenté quelques pistes thérapeutiques et d’action au quotidien, existant déjà ou totalement imaginées, en concordance avec notre hypothèse.