L'élan vital et la question de Dieu chez Bergson

Ce travail entend comprendre la nature de l’élan vital dans le processus de la création. Bergson semble ne pas réserver une place importante à Dieu dans la question de la vie. La question de Dieu est à peine effleurée. Il parle de manière furtive de Dieu et le met en rapport avec l’expérience intérieure. Bergson s’exprime néanmoins en termes d’élan vital comme d’une réalité finie qui, au contact de la matière, crée sans cesse des imprévisibles nouveautés. Cette réalité, il la nomme par moment ‘durée’ intérieure ou conscience. C’est elle qui crée les différentes espèces qui peuplent notre planète terre dont l’homme est le fleuron de l’évolution. Par ailleurs, Bergson rassure que l’évolution créatrice n’est pas une création dans le sens religieux ou théologique d’une création ex-nihilo, il n’y a rien qui est créé ou une chose qui crée. La création est un acte libre et une vie incessante. Elle est conscience, une substance de nature psychique et qui appelle la présence d’un sujet réel et concret. Dieu en est le flux dont l’intuition est seule capable de comprendre. Ce Dieu est différent de celui des philosophes. L’homme qui nous le révèle est un mystique. Il coïncide avec Lui. Le Christ de l’Evangile en est le mystique complet. Les autres hommes notamment, les héros et les saints, qui s’y exercent sont des « adjutores Dei ». Le Dieu qu’ils manifestent est cependant un Dieu Amour. Il est aussi un Dieu ‘personne’ non pas au sens d’une personne humaine mais comme une émotion à la manière de l’émotion artistique. Il se dégage ainsi que l’élan vital n’est pas Dieu mais une ipséité de Dieu ou encore une délégation de Dieu aux dimensions cosmiques. Il est, si l’on veut, un Dieu incomplet, une pierre d’attente, une manière rationnelle humaine de parler de Dieu. Le vrai Dieu, celui qui est en nous, étant révélé par le seul mystique chrétien.