Facteurs prédictifs de récidive tumorale après intervention neurochirurgicale pour macroadénome hypophysaire non fonctionnel : une étude sur 142 patients

Notre étude a porté sur une population de 142 patients opérés pour un macroadénome hypophysaire cliniquement non fonctionnel. Les caractéristiques cliniques et épidémiologiques de cette série sont similaires à celles observées dans la littérature. Ces macroadénomes non fonctionnels étaient généralement de grande taille (hauteur moyenne = 26 mm), invasifs au niveau d’un ou des sinus caverneux dans 62% des cas, et s’accompagnaient de troubles visuel dans 54%. De plus, ils entraînaient au moins un déficit hormonal hypophysaire dans 65% des cas. Parmi ces macroadénomes non fonctionnels, 34% étaient des adénomes « null cell » à l’immunohistochimie, 54% étaient des adénomes gonadotropes, 7% étaient des adénomes plurihormonaux contenant au moins une gonadotrophine et une autre hormone hypophysaire, et 5% sécrétaient uniquement une autre hormone hypophysaire en l’absence de gonadotrophines. Nous avons pu identifier les facteurs prédictifs de récidive suivants : la présence d’un résidu postopératoire, le caractère plurihormonal de l’adénome à l’immunohistochimie, un taux de prolactine préopératoire supérieur à 25 ng/ml et un traitement par radiothérapie après la première chirurgie. Toutefois, en analyse multivariée, seuls le résidu postopératoire et le caractère immunocytochimique « plurihormonal » restaient des facteurs de risque indépendants significatifs. En présence de l’un de ces critères, une surveillance radiologique plus rapprochée nous paraît donc indiquée et une réintervention chirurgicale et/ou une radiothérapie préventive doivent être envisagées plus rapidement et ce dès qu’une récidive est observée.