Mostaccio, Silvia
[UCL]
Au premier âge moderne, la question de l'obéissance à des pouvoirs politiques et religieux, qui se prétendent chacun absolu, se pose avec urgence ; pour des raisons différentes les représentants des ordres religieux participent aux débats qui en dérivent sur la loi et l'autorité. À côté de cet effort normalisateur, certaines sources nous indiquent toutefois une attention à l'individu, avec sa conscience: autorité nouvelle à la recherche de sa place. Dans le silence de la conscience, l'Esprit peut parler et son autorité dépasse celle des hommes. Par les différentes versions des constitutions des nouveaux ordres religieux aux 15e et 16e s., cet article suit les traces d'un débat qui intéressa toute la société de l'époque, pour arriver à repérer dans les Constitutions de la Compagnie de Jésus la source où la conscience de cette tension constitutive entre obéissance au supérieur et à la voix intérieure de l'Esprit est théorisée avec le plus de évidence. C'est dans les Constitutions qu'on trouve l'attitude fondamentale du « representar »: par cette démarche obligatoire, le sujet participe au procès décisionnel du supérieur. D'ailleurs cette « représentation » est l'un des fils rouges qui relient trois des textes fondateurs d'Ignace de Loyola: les Constitutions, le Journal et le Récit.
Bibliographic reference |
Mostaccio, Silvia. "Perinde ac si cadaver essent". Les jésuites dans une persective comparative : la tension constitutive entre obéissance et le "representar" dans les sources normatives des réguliers au premier âge moderne. In: Revue d'histoire ecclésiastique, Vol. 105, no. 1, p. 44-73 (2010) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/79872 |