Doyen, Charles
[UCL]
Vers 200, Attale Ier de Pergame et la cité crétoise de Malla concluent un traité d’assistance mutuelle. Le texte fixe le montant de la solde journalière des troupes pergaméniennes à une drachme éginétique (δραχμὰ αἰγιναία) pour les hommes, et deux drachmes pour les officiers. Tout qui s’est intéressé à cette inscription a fort logiquement conclu que l’étalon éginétique avait encore cours en Crète à la fin du IIIe s. Or, l’expression δραχμὰ αἰγιναία pose deux problèmes. D’une part, il semble que la frappe de monnaies en argent selon l’étalon éginétique connaisse une césure importante vers 280–270 dans l’ensemble de la Crète, après quoi un autre étalon sera adopté; d’autre part, l’on comprend mal pourquoi Attale n’a pas imposé l’étalon ayant cours à Pergame, quand les autres puissances hellénistiques qui traitent avec la Crète imposent systématiquement leur propre étalon. Le fait que l’île d’Égine soit devenue la propriété personnelle d’Attale à partir de 209 pourrait expliquer le recours à cet étalon archaïque: une tradition profondément enracinée attribuait à Égine la paternité du monnayage grec et Attale aurait pu s’enorgueillir de posséder le berceau de la monnaie grecque.


Bibliographic reference |
Doyen, Charles. Remarques numismatiques à propos d’un traité entre Attale Ier de Pergame et la cité de Malla (Crète). In: Gh. Moucharte et al., Liber Amicorum Tony Hackens, Association Professeur Marcel Hoc pour l'encouragement de la recherche en numismatique : Louvain-la-Neuve 2007, p.95-105 |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/70688 |