Baur, Monica
[UCL]
This doctoral research focuses on the science popularisation practices of independent French-speaking youtubers and podcasters. Popularisation is understood as practices deployed across different media (books, press, radio, social networks, etc.), the aim of which is to disseminate knowledge outside a formal framework, aimed at a variety of audiences generally considered to be non-specialists. Monica Baur spoke to 60 content creators and carried out a content analysis and online ethnography of scientific videos and podcasts. The topics covered relate to the sciences in the broadest sense: the natural, experimental and formal sciences (chemistry, biology, mathematics, etc.), the humanities and social sciences (history, linguistics, etc.) and general culture and social issues. This thesis is structured around a number of themes, to understand how science enthusiasts make their knowledge accessible by publishing content online. Firstly, the researcher looked at the popularisers' sense of legitimacy and expertise. The question of the source of the message seems all the more thorny as it concerns subjects that potentially have a strong impact on the public's representations. One chapter also looks at the backgrounds and profiles of these creators, highlighting the importance of self-taught individuals in developing their knowledge and passing it on. Monica Baur then highlights the phenomenon of the platformisation of popularisation, i.e. the fact that knowledge mediation activities are linked to the constraints and logic of platforms. Demonetisations, changing policies, understanding of algorithms: popularisers are faced with various challenges relating to the creation of content on the Internet. The researcher also devotes a section to the form of popularisation, from the choice of subject to the promotion of content on social networks, including the use of figures of speech and the methodology for researching and consulting sources. The final chapter looks at collaboration between traditional agentsin the field of scientific and cultural outreach (museums, scientific institutions, etc.) and web-based popularisers. This type of collaboration has been popularised in particular by the videos produced between the Louvre and various video-makers, including Benjamin Brillaud of the history YouTube channel Nota Bene. Monica Baur sent out a questionnaire to a range of cultural and institutional agents (educational managers, teacher-researchers, outreach officers, etc.). These partnerships cover a wide range of activities, such as creating videos or podcast episodes on request, proofreading texts, commissioning illustrations, and providing logistical or documentary support, whether or not these projects are paid for. Popularisers can play an interesting role in building projects with other players in the science dissemination field.
(fre)
Cette recherche doctorale porte sur les pratiques de vulgarisation scientifique de vidéastes sur YouTube et de podcasteur·euses francophones indépendants. La vulgarisation est entendue comme des pratiques se déployant sur différents supports (livres, presse, radio, réseaux sociaux, etc.), dont l’objectif est de diffuser des connaissances en dehors d’un cadre formel, à destination de publics variés généralement considérés comme non spécialistes. Monica Baur s’est entretenue avec 60 créateur·trices de contenu et a mené une analyse de contenu ainsi qu’une ethnographie en ligne de vidéos et de podcasts scientifiques. Les thèmes traités sont relatifs aux sciences au sens large : les sciences naturelles, expérimentales et formelles (chimie, biologie, mathématiques, etc.), les sciences humaines et sociales (histoire, linguistique, etc.) et les sujets de culture générale et de société. Plusieurs axes structurent cette thèse, dont l’objectif est de comprendre et de mieux connaître comment des amateurs de sciences (au sens premier du terme, à savoir qui aiment les sciences) rendent leurs connaissances accessibles en publiant des contenus en ligne. D’abord, la chercheuse s’est intéressée au sentiment de légitimité et d’expertise des vulgarisateur·trices. La question de la source du message semble d’autant plus épineuse qu’elle touche des sujets qui ont potentiellement un fort impact sur les représentations du public. Un chapitre traite également du parcours et du profil de ces créateur·trices, mettant notamment en avant l’importance du parcours autodidacte dans le développement de leurs connaissances et dans la transmission de celles-ci. Monica Baur met ensuite en lumière le phénomène de plateformisation de la vulgarisation, c’est-à-dire le fait que les activités de médiation des savoirs sont liées avec les contraintes et logiques des plateformes. Démonétisations, politiques changeantes, suppression de fonctionnalités, compréhension des algorithmes : les vulgarisateur·trices sont amenés à faire face à différents défis relevant de la création de contenu sur Internet. La chercheuse consacre aussi une partie à la mise en forme et à la mise en scène de la vulgarisation, du choix du sujet jusqu’à la promotion des contenus sur les réseaux sociaux, en passant par l’usage des figures de styles et la méthodologie de recherche et de consultation des sources. Enfin, un dernier chapitre concerne les collaborations entre acteurs traditionnels de la médiation scientifique et culturelle (musées, institutions scientifiques, etc.) et vulgarisateur·trices du web. Ce type de collaborations a été popularisé notamment par les vidéos réalisées entre le Louvre et différents vidéastes dont Benjamin Brillaud de la chaîne d’histoire Nota Bene. Monica Baur a adressé un questionnaire à différents profils d’acteurs culturels et institutionnels (responsables pédagogiques, enseignants-chercheurs, chargés de médiation, etc.). Ces partenariats renvoient à une gamme très variée d’activités comme la création de vidéos ou d’épisodes de podcasts sur demande, la relecture de textes, la commande d’illustrations, le soutien logistique ou documentaire, que ces projets soient rémunérés ou non. Les vulgarisateur·trices peuvent jouer un rôle intéressant pour construire des projets avec d’autres acteurs de la diffusion scientifique.


Bibliographic reference |
Baur, Monica. La vulgarisation scientifique sur le web. Étude des pratiques de vulgarisation de vidéastes et de podcasteurs et podcasteuses francophones indépendants (2020-2023). Prom. : Philippette, Thibault ; Bertrand, Paul |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/287168 |