L’éloge de la culture profane. La liberté d’expression et la critique de la religion

Contre l’habitude de construire le terrain propre aux sciences des religions à partir de la dichotomie entre le profane et le sacré, cet article argumente en faveur de la priorité à donner à la culture profane sans laquelle une réflexion libre et critique sur la dimension religieuse de la culture n’aurait pas de pertinence. L’étude de l’objet religieux dépend épistémologiquement de l’ancrage de la recherche dans un milieu séculier. Ce cadre garantit la possibilité d’une investigation qui n’exclut pas l’hypothèse d’un rapport au monde qui peut être caractérisé par une expérience articulée avec un vocabulaire disponible dans des traditions religieuses. Mais celles-ci ne peuvent plus être fondatrices du lien social et de la légitimité politique dans un contexte qui s’est émancipé des pouvoirs intimidants du sacré.