Pesesse, Sophie
[USL-B]
Marquis, Nicolas
[USL-B]
Deschietere, Gérald
[UCL]
Les champs de la psychiatrie et de la santé mentale en Belgique vivent depuis une dizaine d’années au rythme de la Réforme de la santé mentale initiée en 2009, qui vise à reconfigurer l’approche des soins en privilégiant l’inclusion et la déstigmatisation du patient. L’ambulatoire, la mobilité et l'intervention dans la cité se présentent alors comme des possibilités à soutenir afin de limiter les habituels recours au placement résidentiel, au traitement dans les murs et à l’hospitalisation. Les services dits « de première ligne », parmi lesquels les services d’urgence et de crise sont impactés par ce basculement, tant dans leur organisation que dans la manière d’entrer en contact avec les patients, de traiter les problématiques puis de passer le relais. Dans le cadre de la Réforme 107 et en particulier de la fonction 2 (équipes ambulatoires de traitement intensif), des « équipes mobiles » ont vu le jour. L’équipe mobile de crise partenaire de l’Unité de Crise (urgences psychiatriques) de l’hôpital Saint-Luc (Bruxelles) est l’une de celles-ci. Comment cette équipe et ses membres sont-ils confrontés, au quotidien, aux questions de l’institution, de la désinstitutionalisation, de ses ouvertures et de ses limites en santé mentale ? Comment l’impulsion au soin mobile est-elle vécue par les soignants et les patients ? En quoi celle-ci se révèle-t-elle complémentaire ou non à l’institution qu’est l’hôpital ? Comment se posent dans ce nouveau contexte les questions de l’évaluation du degré de gravité de la situation de la continuité des soins, du relais vers des structures de seconde ligne, du rapport à la « demande » (de la personne ou d’un tiers) et à la contrainte, ou encore celle du « non take up » ? Fondamentalement c’est la question de ce qui fait soin qui s’y pose au quotidien. Cette communication à trois voix, impliquant acteurs et observateurs de ce terrain, prendra appui sur des récits de situation d’intervention ainsi que sur des analyses quantitatives du flux de patients et de dossiers pris ou non en charge par l’équipe mobile de crise. Elle montrera que les débats autour de la permanence d’un soin dit « institutionnel » s’incarnent très concrètement dans les décisions qu’ont à prendre au quotidien les soignants lorsque s’inaugure, se prolonge, s’achève abruptement ou non le « parcours » en soins psychiatriques des patients, désormais devenus usagers.


Bibliographic reference |
Pesesse, Sophie ; Marquis, Nicolas ; Deschietere, Gérald. Équipes mobiles, patients mobiles. Transformations de la première ligne de soins psychiatriques en Belgique..Conférence ALTER 2022 "Repenser l'institution et la désinstitutionalisation à partir du handicap" (Bruxelles, du 07/07/2022 au 08/07/2022). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.3/266593 |