Pendant l’Antiquité, l’œil, organe spécialement vulnérable de l’anatomie humaine, a tiré l’intérêt des spécialistes médicaux. Dans cette époque la médecine oculaire vécut un grand développement et, par conséquence, l’historiographie moderne a largement analysé les sources concernant le traitement des maladies des yeux. Est-il possible en trouver des traces dans la dimension religieuse ? Sur la base d’une brève allusion de Macrobe (Sat. I 12, 26) et de sa réception par l’histoire des études, Bona Dea a reçu une forte connotation thérapeutique. En outre, les épithètes que la caractérisent dans certaines inscriptions d’époque romaine, tel que lucifera (CIL VI, 73), oclata (CIL VI, 75) et apollinaris (CIL VI, 39819), ainsi que l’expression ob luminibus restitutis (CIL VI, 68) dans un ex-voto que remercie la déesse, rapprochent le culte de Bona Dea à des affections des yeux. En s’appuyant sur un petit corpus de documents épigraphiques, le but de notre recherche est celui de montrer que les dévots considéraient Bona Dea une déesse guérisseuse des maladies oculaires. Cela nous permettra d’aborder l’étude de l’œil dans l’Antiquité selon une perspective religieuse.
Gatto, Federica ; et. al. Bona Dea, une divinité pour soigner l'oeil malade?.Dans les yeux des Anciens (Université de Paris - Institut National d'Histoire de l'Art, Paris, du 08/10/2021 au 10/10/2021).