Aucouturier, Valérie
[USL-B]
Cet article entend mettre en évidence, dans le sillage d’autres lectures fameuses d’Austin , d’une part, la centralité du concept d’action pour la philosophie du langage, généralement minorée voire ignorée par les héritages disons plus « théoriciens » d’Austin , et, d’autre part, la façon dont ce concept, à travers la notion d’acte de parole, émerge stratégiquement du concept obsolète de performatif. Pour ce faire, je commencerai par rappeler le rôle euristique de l’introduction du concept de performatif, qui permet de relativiser le statut central accordé par la philosophie du langage classique au concept de vérité (§1). Je reviendrai, dans un deuxième temps, par l’intermédiaire du concept de « circonstances », sur la porosité du langage et de l’action qui empêche un traitement de la question du sens des énoncés indépendamment de la question de ce qui est fait dans le langage (§2). Le rapport étroit, souvent négligé, entre philosophie des actes de parole et philosophie de l’action, implique de s’interroger sur la place des agents de ces actes de parole, ce que je propose de faire dans la section suivante (§3). Ces analyses m’amèneront alors à la conclusion que penser le langage dans le cadre d’une philosophie de l’action oblige à penser la distinction entre les simples effets d’un acte (dans l’ordre d’une causalité « externe » ou « naturelle ») et ses conséquences (en tant qu’elles appartiennent à l’action elle-même, en vertu, par exemple, de leur imputabilité à un agent qui doit être en position d’en répondre, quand bien même elles seraient involontaire) (§4).


Bibliographic reference |
Aucouturier, Valérie. Action et performativité. In: Mees Martin & Roux Jeanne-Marie (eds.), Le performatif à l'usage, Editions de la Sorbonne : Paris 2024, p.35-51 |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.3/252139 |