Thysman, Sophie
[UCL]
La voie transdermique d’administration de médicaments est une alternative intéressante à la voie injectable. Elle s’adresse principalement à des médicaments actifs à faible dose, de demi-vie biologique brève et dont la biodisponibilité orale est faible ou inconstante. Les variations d’absorption, les effets de premier passage hépatique et le profil en « dents de scie » de la concentration plasmatique sont supprimés. Pour les médicaments qui ont un indice thérapeutique étroit, l’avantage est majeur.
Pourtant, les perspectives offertes par l’administration transdermique sont très limitées : en raison de la nature du tissu cutané, seuls les composés hydrophobes sont capables de le traverser par diffusion. Par contre, le transport de substances hydrophiles ou ioniques conduit rarement à des taux plasmatiques suffisants. Il est pourtant important de trouver une méthode efficace pour promouvoir le passage transdermique de ces substances : la majorité des principes actifs utilisés en thérapeutique sont des acides ou des bases faibles ionisés au pH physiologique (Lee et Kim, 1987).
Les systèmes classiques d’administration transdermique ne permettent que certaines cinétiques de libération : libération d’ordre zéro ou d’ordre un pendant une période prolongée sans aucune possibilité de modulation. Les cinétiques sont entièrement déterminées par la composition du dispositif. De plus, le temps de latence nécessaire avant d’obtenir une pénétration constante est souvent élevée (Yoshida et Roberts, 1992).
L’iontophorèse est une technique qui induit le transport de molécules ionisées dans un tissu par l’application d’un champ électrique à travers une solution d’électrolytes contenant la substance à délivrer. Les ions sont donc transférés à travers le membrane cutanée par une force électromotrice (Banga et Chien, 1988a).
L’avantage principal de l’iontophorèse sur l’administration transdermique classique est d’étendre son champ d’application à de nombreuses molécules hydrophiles, ionisées ou non. De plus, la taille du principe actif devient un facteur beaucoup moins limitant (Siddiqui et al, 1987). D’autre part, la maîtrice du champ électrique appliqué (intensité du courant et durée d’application) et de la composition de la phase médicamenteuse permet de moduler le profil de libération. Enfin, l’utilisation de promoteurs d’absorption, souvent irritants, pourrait désormais devenir inutile parce que l’efficacité du système iontophorétique est nettement plus élevée que celle d’une administration transdermique par simple diffusion
Bibliographic reference |
Thysman, Sophie. Résorption transcutanée de médicaments par iontophorèse. Prom. : Préat, Véronique ; Roland, Michel |
Permanent URL |
https://hdl.handle.net/2078.1/247649 |