Le relevé habité au service du projet de réhabilitation de l’habitation collective

Le relevé habité est la transcription dessinée de l’espace vécu. Il se distingue du relevé architectural ou archéologique par la représentation des objets de l’habitation. Utilisé dans le domaine de l’ethnologie, il permet d’apporter des informations sur « le mode de vie des occupants, son niveau de confort, son appartenance à des cultures domestiques et des catégories sociales bien précises, une relation, inconnue, largement cachée, à une histoire de la fratrie, à son rapport au monde »1 En architecture et notamment dans la réhabilitation d’habitations existantes, le recours au relevé habité reste peu fréquent ; pourtant il permet : - de dépasser l’identification des pathologies et des dysfonctionnements du seul diagnostic technique en rendant compte aussi de ce qui fait sens et qualité pour les habitants, leur reconnaissant ainsi une « expertise d’usage »; - de rendre compte d’un temps long (évolution et diversification des modes de vie par exemple) ; de permettre au projet de s’inscrire dans ce temps long en s’appuyant sur la capacité de l’espace et de l’architecture à évoluer. L’intégration du relevé habité dans le projet de réhabilitation de cet habitat et les répercussions sur la pratique et/ou l’enseignement amènent à considérer : - La parole habitante ne fait que rarement consensus, ce qui implique de trouver la juste mesure entre le projet collectif et une série de projets individuels ; d’explorer plusieurs scenarii en faisant le deuil, dans un premier temps, d’un projet unique ; - L’expertise d’usage ne se substitue pas à l’expertise et au travail de synthèse de l’architecte. Ceci semble compter notamment dans la poursuite d’un échange entre architectes et habitants dans l’élaboration du projet. Dans cette communication, je propose, à partir de plusieurs exemples de relevés habités effectués, à différentes échelles (ensemble, immeuble, logement), sur les grands ensembles toulousains2, de montrer la capacité du relevé habité à nourrir le projet de réhabilitation de l’habitation collective.