Leblanc, Hélène
[UCL]
Parmi les différentes approches possibles en histoire de la philosophie, on observe souvent, dans la littérature, une tension entre les deux options suivantes : faire d’un auteur le précurseur d’une révolution dont notre modernité serait l’héritière directe, ou au contraire, et par réaction, se livrer à un travail de remise en contexte détaillé qui prend parfois le risque de gommer l’originalité possible de ce même auteur. Le Traité sur les signes de Jean Poinsot (appelé également Jean de Saint Thomas), dominicain du début du XVIIe siècle, a ainsi d’abord été édité comme un texte annonciateur de la sémiotique de Peirce, la thèse de cette originalité révolutionnaire étant fondée sur le traitement de la catégorie de la relation. Le travail critique qui s’est effectué en réaction tempère, parfois de façon excessive, la nouveauté de cet auteur du point de vue de sa contribution à la pensée des signes. Cet article s’inscrit dans cette démarche de remise en contexte, en proposant une comparaison entre le texte de Poinsot et les Quaestiones sur les signes, que l’on doit à Sebastião do Couto, jésuite de l’université de Coimbra. Optant pour une contextualisation qui vise à mesurer l’originalité relative de Poinsot, cette étude porte sur les variations de la description du rapport du signe à l’intention. Nous montrerons ainsi que même si les contenus du discours sur les signes ne comportent que de maigres différences, on peut cependant constater une certaine originalité de Poinsot dans son traitement de la relation, qui l’amène à reconfigurer l’ordonnancement de la question des signes.
Bibliographic reference |
Leblanc, Hélène. Intention et signe dans le Tractatus de signis de Jean Poinsot. In: Methodos : savoirs et textes, Vol. 14, no.14, p. en ligne (2014) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078/230604 |