Sédation profonde et continue maintenue jusqu'au décès pour la souffrance existentielle : un état de la question

La SPCMJD est utilisée pour contrôler des symptômes physiques réfractaires comme la dyspnée, la nausée, le vomissement, la douleur physique, mais aussi pour les symptômes psychologiques comme l’anxiété, l’angoisse, le délirium, etc. En certains cas, cette intervention se pose aussi pour contrôler la souffrance existentielle, « une forme de souffrance qui dérive d’une perte ou interruption du sens, du propos, ou de l’espérance dans la vie. Des dizaines d’études qualitatives, quantitatives et mixtes sur la SPCMJD-SE ne sont pas parvenues à établir une « évidence » sur les aspects cliniques et éthiques de cette intervention. Par rapport aux aspects éthiques, une récente revue systématique de la littérature en bioéthique [2] a mis en évidence la diversité d’arguments et de principes éthiques invoqués dans les discussions, qui manifestent une absence de consensus, aussi bien parmi les cliniciens que parmi les éthiciens, concernant la SPCMJD-SE. Pour rendre accessibles ces résultats au public francophone, cet article propose un état de la question sur la SPCMJD-SE en articulant les perspectives cliniques (1.) et éthiques (2.) qui renvoient finalement à des interrogations philosophiques (3.).