Démarche diagnostique et principes thérapeutiques des intoxications médicamenteuses volontaires

Les intoxications aiguës médicamenteuses volontaires sont une cause fréquente de consultation médicale en urgence et d’hospitalisation [1]. La mortalité intra-hospitalière dans ces situations est actuellement faible, en raison des progrès constants de la réanimation. Cependant, il existe encore des situations critiques liées aux propriétés toxiques des molécules ou au terrain affaibli du patient intoxiqué. Le succès de la prise en charge des victimes d’intoxication médicamenteuse volontaire dépend, dans une large mesure, de la justesse des démarches diagnostique et thérapeutique [2-4]. Le clinicien peut se sentir a priori perdu devant la multitude de produits qui peuvent être incriminés. Il est, dès lors, important dans ce type de situation d’appliquer une démarche rigoureuse, d’identifier les problèmes thérapeutiques les plus urgents, d’isoler un tableau clinique et paraclinique cadrant avec le diagnostic supposé d’intoxication médicamenteuse et de porter des indications thérapeutiques plus spécifiques en fonction du toxique que l’on a suspecté ou, mieux, identifié. L’expérience montre que les deux écueils à éviter sont, du point de vue diagnostique, la croyance que l’analyse toxicologique pourra influencer immédiatement le traitement et, du point de vue thérapeutique, la croyance qu’il existe pour toute intoxication un traitement hautement spécifique, un antidote.