Pitasse Fragoso, Katarina
[UCL]
Karl Marx développe l'idée que les prolétaires et seulement eux ont une connaissance privilégiée des relations de pouvoir au sein du processus de production, en raison de leur position sociale particulière dans la société capitaliste. Le prolétaire connaît à la fois le rôle d’opprimé et celui d’oppresseur, tandis que le capitaliste ne connaît que le rôle du dominant. Cette dualité de la réalité perçue par le prolétaire lui permet de comprendre et plus tard de s'opposer aux formes existantes de domination. Dans la suite de Marx, certaines féministes comme Nancy Hartsock et Ann Ferguson ont utilisé cette idée pour mettre en évidence le savoir privilégié des femmes pour comprendre les relations de pouvoir entre les genres. Dans cette présentation, je vais 1) élargir cette idée en l'appliquant à l’ensemble des personnes désavantagées et 2) en faire découler la nécessité de défendre des mécanismes délibératif pour accéder à cette connaissance. Deux raisons plaident pour de tels mécanismes. Premièrement, car sans écouter les groupes désavantagés, il est impossible d’obtenir suffisamment de connaissances sur leur propre condition pour nourrir adéquatement les débats et les actions politiques. Deuxièmement, l’inclusion de ce type de connaissance dans un processus délibératif pourrait arriver à des décisions moins biaisées et aller au-delà d’un intérêt uniquement individuel ou des groups dominants.


Bibliographic reference |
Pitasse Fragoso, Katarina. Les groupes désavantagés et le privilège épistémique.Workshop in Economics & Philosophy (WEP) (louvain-la-neuve, 26/02/2018). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/198875 |