Guislain, Juliette
Reychler, Gregory
[UCL]
Contexte : La dyspnée est une difficulté respiratoire fréquemment rencontrée. Son étiologie est plurifactorielle. Elle se mesure classiquement avec l’échelle EVA ou l’échelle de Borg modifiée. Selon les situations les thérapeutes peuvent devoir estimer eux-mêmes la dyspnée d’un patient. Il est donc nécessaire de savoir si ça reflète bien la réelle dyspnée du patient. Problématique : L’auto-évaluation de la dyspnée est elle comparable à l’évaluation du thérapeute ? Objectif : Le but est de vérifier à l’aide d’échelles validées d’évaluation de la dyspnée (EVA et Borg modifiée) si le thérapeute peut se baser sur son impression pour évaluer la dyspnée du patient. Méthode : Deux cent patients francophones âgés de 22 à 94 ans (âge moyen : 65,3 ans, SD : 14,9, avec un échantillon de 63 % d’hommes et de 37 % de femmes) ont été recrutés lors d’une consultation, d’une hospitalisation ou lors de séances de réadaptations pulmonaire ou cardiaque. L’évaluation de la dyspnée a été réalisée au repos et à l’effort par le patient (EVA–BorgPatient) et par le thérapeute (EVA–BorgKiné). Deux échelles ont été utilisées pour mesurer la dyspnée, l’échelle visuelle analogique (EVA) ainsi que l’échelle de Borg modifiée (CR10). Résultats : Après analyse statistique, nous pouvons observer que les distributions sont normales avec des moyennes de 4,5 pour l’EVAPatient, de 3,8 pour l’EVAKiné et que la médiane des différences entre ces deux dernières est égale à 0 (p = 0,025 selon le test de Wilcoxon). Des moyennes de 2,8 pour BorgPatient et de 2,4 pour BorgKiné et la médiane des différences entre ces deux dernières est égale à 0 (p = 0,004). Nous observons une corrélation positive et significative entre les échelles EVAPatient et BorgPatient (r = 0,581, p ≤ 0,001) ainsi qu’entre les échelles EVAKiné et BorgKiné (r = 0,868, p ≤ 0,001). Entre les variables EVAKiné et EVAPatient ont observe une corrélation positive significative (r = 0,385, p = 0,025). Il existe également une corrélation positive significative entre les variables BorgKiné et BorgPatient (r = 0,498, p = 0,004). Discussion : Il y a une bonne cohérence interne entre les deux échelles (EVA et Borg modifiée) montrant que les mêmes dimensions sont évaluées. L’évaluation que les patients font de leur dyspnée tend à être similaire à celle de l’expérimentateur. L’évaluation faite par ces deux groupes pour la dyspnée est plus en accord avec l’échelle de Borg modifiée comparativement à l’utilisation de l’échelle EVA sur la base des scores moyens. Le patient ainsi que l’expérimentateur sont capable d’évaluer avec justesse la dyspnée. Le thérapeute est capable d’identifier avec précision la dyspnée du patient avec les outils utilisés.
Bibliographic reference |
Guislain, Juliette ; Reychler, Gregory. Auto-évaluation de la dyspnée comparée à l’évaluation du thérapeute.7ème journée de recherche en kinésithérapie respiratoire (JRKR) ((France) Paris, 28/06/2014). In: Kinésithérapie, la Revue, Vol. 14, p. 35 (2014) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/195277 |